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Série d'anomalies détectées parmi 8000 cosmétiques vendus en France

Sur près de 8.000 produits cosmétiques mis sur le marché national et contrôlés l'an dernier, la DGCCRF a détecté des anomalies dans 22% des cas.

Sur près de 8.000 produits cosmétiques mis sur le marché national et contrôlés l'an dernier, la DGCCRF a détecté des anomalies dans 22% des cas. - Charly Triballeau-AFP

Défauts d'étiquetage, allégations ou compositions "non-conformes" : la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a identifié de nombreuses "anomalies" dans son enquête 2016 sur 8000 produits cosmétiques.

Sur près de 8.000 produits cosmétiques mis sur le marché national et contrôlés l'an dernier, la DGCCRF a détecté des anomalies dans 22% des cas, et 39% des établissements visités présentaient "au moins une anomalie", selon ce bilan publié sur son site internet.

Depuis l’entrée en vigueur d’un nouveau cadre réglementaire européen en 2013, son action prend la forme d’un plan de contrôle annuel au cours duquel elle vérifie tout au long de l’année l’ensemble des acteurs du secteur.

L'étiquetage destiné à informer le consommateur sur la nature du produit, sa composition, sa fonction et ses précautions d’emploi, ses conditions de conservation a été jugé particulièrement défaillant. Plus de 500 produits mis sur le marché national ont été ainsi épinglés pour des étiquetages non-conformes, principalement en raison de l'absence de mentions obligatoires comme la date de péremption, ou la non utilisation de la langue française.

8% des produits analysés "oublient" leurs allergènes

Plus grave, certaines étiquettes ne comprenaient pas la liste des ingrédients ou de numéro de lot. Ce sont même 8 % des produits analysés – toutes catégories confondues – qui ne mentionnaient pas la présence d’allergènes dans la liste des ingrédients alors qu’ils en contenaient. La DGCCRF a prescrit la mise en conformité de l’étiquetage des produits correspondants.

Enfin une centaine de produits présentaient également des allégations fausses et "clairement trompeuses", comme "sans allergènes", "sans parabènes", "sans parfum", a encore relevé la DGCCRF.

Parmi les 8.000 produits contrôlés, près de 700 ont fait l'objet en plus d'une analyse en laboratoire. Ces prélèvements ont révélé que 37% de ces produits avaient des compositions "non-conformes", voire "dangereuses" pour 15% d'entre eux.

Des traces de métaux lourds dans les masques de beauté

Outre des compositions non-conformes à l’étiquetage, ces contrôles ont mis en évidence des dépassements des limites réglementaires pour les filtres chimiques des produits solaires. Des traces de métaux lourds, majoritairement dans les masques de beauté contenant de l’argile, ont été relevées.

"Les sociétés ayant mis sur le marché des produits dangereux ont généralement procédé à des retraits volontaires du marché mais, dans sept cas, des arrêtés préfectoraux ont dû prescrire un retrait-rappel avant destruction", a précisé la DGCCRF.

377 avertissements, 79 procès-verbaux et 16 saisies

Divers opérateurs, notamment des importateurs ou de très petits fabricants, souvent artisanaux, "méconnaissent encore l'étendue des obligations qui leur incombent, les considérant comme des formalités administratives lourdes", alors que ces manquements sont pourtant "préjudiciables" pour le consommateur, a encore souligné la DGCCRF.

Son enquête, à l'issue de 1527 établissements visités et de 5802 actions de contrôle, a abouti à 377 avertissements, 188 mesures de police administrative, 79 procès-verbaux et 16 saisies.

En février 2017 l'association UFC-Que Choisir avait publié sa liste de "près de 400 produits" cosmétiques "contenant un ou plusieurs ingrédients indésirables.

F.Bergé avec AFP