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Servier pourrait écoper d'une lourde amende à Bruxelles

Le siège des laboratoires Servier à Orléans.

Le siège des laboratoires Servier à Orléans. - -

Les laboratoires Servier font l'objet d'une enquête de la Commission européenne dont le verdict devrait tomber le 9 juillet. Bruxelles lui reproche d'avoir empêché le développement des génériques.

Après le Mediator, nouveaux tourments en vue pour les laboratoires Servier. L'entreprise pharmaceutique fait l'objet d'une enquête de la Commission de Bruxelles dont les résultats devraient être rendus cette semaine, selon les informations des Echos de ce 8 juillet. L'Autorité européenne de la concurrence lui reproche d'avoir empêché l'arrivée des médicaments générique sur le marché.

La Commission s'apprêterait, selon le quotidien, à infliger une lourde amende au laboratoire. A l'image de celle réclamée à son concurrent, le Danois Lundbeck, condamné pour des faits similaires à près de 100 millions d'euros d'amende en 2013.

L'enquête, qui dure depuis plusieurs années, cherche à savoir si Servier aurait contourné la loi pour protéger sa molécule vedette, le périndropril, utilisée dans le traitement des maladies cardiaques.

Abus de position dominante

Le laboratoire pourrait avoir notamment rémunérés des fabricants de génériques, dans les années 2000, contre leur engagement de ne pas se lancer sur son marché.

Il aurait aussi acheté des brevets indispensables pour produire sa molécule, afin d'empêcher la concurrence de la mettre au point elle-même. Soit un abus de position dominante caractérisé.

Le groupe pharmaceutique se défend et assure que les paiements aux producteurs de génériques correspondaient au solde de contentieux sur des brevets.

Il indique aussi que la technologie de production du périndropril aurait mis des années à pouvoir être utilisée dans la production, et que l'achat des brevets n'y changeait rien. Selon les Echos, ces arguments n'ont pas l'air de convaincre Bruxelles.

Nina Godart