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Servier va développer un nouveau traitement contre le diabète

Le siège des laboratoires Servier à Orléans

Le siège des laboratoires Servier à Orléans - Guillaume Souvant - AFP

Le laboratoire français a signé un partenariat avec un groupe américain pour développer et commercialiser un traitement contre le diabète via un implant sous-cutané. Les injections quotidiennes seront ainsi remplacées par une mini-pompe qu'il faudra changer une à deux fois par an.

Ce vendredi 14 novembre marque la journée mondiale contre le diabète, une maladie qualifiée comme "l'épidémie silencieuse du XXIème siècle". Plus de 3 millions de personnes sont concernées en France, 382 millions dans le monde.

Le laboratoire Servier a justement conclu mercredi 12 novembre un partenariat avec la biotech américaine Intarcia Therapeutics pour développer un nouveau traitement, via un implant sous-cutané.

Il s'agit plus précisément d'un implant de la taille d'une allumette. Une mini-pompe à insuline qui diffuse une dose au compte-goutte. Elle doit être remplacée une ou deux fois par an. Rien à voir avec la contrainte terrible des piqûres quotidiennes.

Une "innovation de rupture"

Le médicament est actuellement en phase III de développement, dernière étape avant le dépôt d'une demande d'autorisation de mise sur le marché. La commercialisation est prévue d'ici à deux ans.

Si les derniers résultats s'avéreraient positifs, il s'agirait du premier traitement mondial de ce type. Ainsi pour le docteur Isabelle Tupinon-Mathieu, vice-présidente de la Recherche et du Développement chez Servier, "cette innovation de rupture pourrait redéfinir la manière de traiter le diabète de type 2 dans un très proche avenir".

Selon les termes de l'accord, Servier versera à Intarcia des paiements pouvant aller jusqu'à 1 milliard de dollars, en fonction de la réalisation de certaines étapes liées au développement, à l'enregistrement et à la commercialisation du produit. 

Un marché prometteur

Servier était en concurrence avec 11 autres laboratoires pour décrocher ce partenariat. Le groupe a fait du diabète l'un de ses axes de recherche prioritaire. Son médicament phare, le Diamicron lui rapporte déjà plus de 11% de son chiffre d'affaires.

Les innovations thérapheutiques dans ce domaine sont extrêmement recherchées. C'est également un marché prometteur, estimé aujourd'hui à 40 milliards de dollars par le cabinet Xerfi. Et encore, il s'agit d'une fourchette basse car l'épidémie va beaucoup plus vite que prévue. Il y a encore 10 ans, les chercheurs estimaient que la Chine compterait 30 millions de diabétiques. Il y en a, en fait, trois fois plus à l'heure actuelle.

Hélène Cornet avec J.M. et AFP