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SFR: Vivendi fait durer le suspense

Le conseil de surveillance de Vivendi a choisi le repreneur de SFR

Le conseil de surveillance de Vivendi a choisi le repreneur de SFR - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Bouygues et Numericable vont encore patienter pour savoir qui d'eux deux deviendra propriétaire de SFR. Le conseil de surveillance de Vivendi, réuni vendredi 4 avril, n'est pas parvenu à prendre une décision, et va poursuivre ses travaux durant le week-end.

Le suspense continue. Finalement, Vivendi n'a pas pris de décision, ce vendredi 4 avril sur la vente de SFR.

"Le conseil de surveillance va poursuivre ses travaux durant le week-end", explique une porte-parole du groupe.

Le conseil de surveillance de Vivendi, malgré quatre heures de réunion, n'a pu trancher entre les deux offres sur la table, émanant de Numericable et Bouygues.

Surenchère

Selon la Tribune, Numericable aurait fini par relever son offre par rapport à l'offre précédente datant du 14 mars. Le câblo-opérateur proposerait désormais non plus 11,75 milliards d'euros en cash, mais 12,8 milliards d'euros. A cela s'ajoute des actions Numericable, qui représenteraient désormais 25% du capital (contre 32% dans l'offre du 14 mars).

Selon le Parisien, le principal actionnaire de Numericable, Patrick Drahi, aurait rendu une visite secrète à Vivendi en début d'après midi pour présenter sa dernière offre.

De même, Bouygues n'a cessé de relever son offre, y compris ce vendredi matin. Le groupe de BTP propose désormais 15 milliards d'euros en cash, plus 10% du nouvel ensemble SFR-Bouygues Telecom, et enfin un complément de prix éventuel d'un demi-milliard d'euros. Dans cette offre, le reste du capital est détenu par Bouygues (51%) et divers investisseurs (39%): les familles Pinault, Decaux et Dassault, la Caisse des Dépôts, Axa, le fonds souverain de Singapour, le fonds de pension des enseignants de l'Ontario, et le fonds Reuben Brothers Ltd.

L'offre de Bouygues a reçu des soutiens multiples, allant du ministre de l'Economie Arnaud Montebourg au secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly.

Recours du perdant ?

Le 14 mars, le conseil de surveillance de Vivendi avait accordé à Numericable une période de trois semaines de "négociations exclusives" avec Numericable, période qui s'achevait donc ce vendredi. Durant cette période, Vivendi n'avait pas le droit de négocier avec Bouygues.

Vu la rivalité entre les deux candidats, il est fort possible que le perdant exerce un recours juridique contre toute décision de Vivendi.

Le groupe Bouygues, qui a la réputation d'être procédurier, estime ainsi que l'offre de Numericable soulève plusieurs problèmes juridiques.

D'abord, le rachat de SFR relèverait des secteurs stratégiques pour l'Etat, et donc devrait être approuvé par le gouvernement. Un argument rejeté côté Numericable.

Toujours selon Bouygues, les banques Goldman Sachs et Deutsche Bank seraient juges et parties. D'une part, elles conseillent Vivendi sur la vente de SFR. D'autre part, elles font partie du syndicat bancaire qui finance l'offre de Numericable, et donc reçoivent à ce titre des commissions, même si l'offre échoue.

Jamal Henni