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Short Edition, cette start-up iséroise a fait craquer Francis Ford Coppola

En découvrant la borne de Short Edition, Francis Ford Coppola a envoyé un mail, puis s'est rendu à Paris pour découvrir ce distrbuteur d'histoires courtes qu'il veut installer dans son bar californien.

En découvrant la borne de Short Edition, Francis Ford Coppola a envoyé un mail, puis s'est rendu à Paris pour découvrir ce distrbuteur d'histoires courtes qu'il veut installer dans son bar californien. - Miguel Rioba - AFP

"Short Edition a inventé une machine à distribuer des histoires courtes afin de faire patienter pendant les files d’attente dans les gares, aéroports ou administrations. Le réalisateur américain en a commandé une pour son bar de San Francisco."

Le livre et le numérique vivent une histoire passionnelle. Depuis le succès d’Amazon dans la vente de livres, les deux médias ont souvent été opposés, mais une start-up grenobloise a trouvé une manière de concilier l’un et l’autre. Il s‘agit de Short Edition, un éditeur communautaire de littérature courte, et son concept est inédit. Il s’agit d’un distributeur d’histoires courtes qui imprime sur un rouleau de papier une histoire à lire en une, trois ou cinq minutes.

Une manière de faire patienter le public dans une administration, une gare ou dans un commerce. Cette idée est née en observant que près des files d’attente, les entreprises installent des distributeurs de boissons ou de confiseries. Pourquoi ne pas proposer de lire un peu? Pas de romans fleuves, mais des nouvelles, des poésies et même du slam écrits par une communauté de 9.800 auteurs non professionnels.

La borne ne dispose pas d’écran. Elle offre seulement trois boutons qui indiquent le temps de lecture. En appuyant sur l’un ou l’autre, une histoire est imprimée aléatoirement pour créer la surprise. Le modèle économique est simple. Les histoires sont distribuées gratuitement, mais pour disposer d’un distributeur, les organismes payent la location. Quant aux auteurs, ils touchent des droits sur les revenus développés par l'installation des bornes.

La SNCF est déjà intéressée et projette d’équiper fin avril les gares de Brest et Rennes, mais la première machine a été installée en test à la mairie de Grenoble. Italie 2, le centre commercial parisien est également intéressé. "L’amour de la lecture sur papier existe, mais il ne doit pas être opposé aux nouvelles technologies, nous avons trouvé le moyen d’offrir une expérience littéraire originale qui lie ces deux mondes", explique Isabelle Pleplé, cofondatrice et PDG de Short Édition

En attendant un déploiement plus offensif en France, cette innovation trouve déjà son public aux États-Unis, pays où la nouvelle est un véritable genre littéraire. En découvrant ce distributeur, la presse américaine, notamment le New Yorker, s’est jetée sur cette innovation et, grâce à cette couverture médiatique, la petite start-up grenobloise a reçu un étrange courriel. "Il était signé Francis Ford Coppola, raconte Isabelle Pleplé sur BFM Business. On a bien sûr pensé que ce n’était pas le vrai ou que c’était une blague." En fait, il s’agissait bel et bien du réalisateur du Parrain et d’Apocalypse Now, qui cherchait des informations sur la borne à histoires. "Il est même venu nous rendre visite dans nos locaux parisiens pour voir la borne qu’il compte installer dans un bar qu’il possède à San Francisco", nous a confié la dirigeante.

Cet intérêt ouvre désormais de nouvelles perspectives pour la start-up iséroise. Elle envisage désormais d'installer d’autres boutons sur sa borne pour accéder à des œuvres en anglais, en espagnol et en japonais. En attendant, les Français trouveront-ils peut-être les files d'attente plus agréables?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco