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"Si la Finlande gagne les procédures, Areva sera en faillite"

Pascal Canfin, ancien ministre du développement et député EELV, a dénoncé ce 11 mai sur BFMTV et RMC la précarité financière de l'ex-fleuron de l'industrie nucléaire française, et l'incertitude sur son avenir.

Areva n'est pas un fleuron industriel, et son activité ne garantit en rien l'indépendance nationale, a martelé ce lundi sur BFMTV et RMC l'ancien ministre du développement aujourd'hui député EELV Pascal Canfin. Deux "mythes" qui, confrontés à l'actualité, révèlent bien leur nature.

Première idée reçue: "on nous a dit pendant des années qu'Areva était le champion industriel français, que c'était la quintessence du savoir-faire français". Aujourd'hui, l'entreprise est dans une situation dramatique selon le député. Le groupe a en effet annoncé des pertes faramineuses en 2014, et des suppressions de postes par milliers. Le chantier de l'EPR finlandais, qui a pris neuf ans de retard, pourrait encore lui faire perdre quatre milliards d'euros. Bref, il est sur la corde raide.

"Si la Finlande gagne les procédures, Areva sera en faillite » prévient Pascal Canfin. Le groupe vient de perdre 5 milliards d'euros, elle n'a absolument pas les moyens de payer les milliards d'euros de dédommagement lié au fait que le chantier accumule les retards", rappelle-t-il.

Pascal Canfin dénonce une autre contre-vérité véhiculée sur Areva : l'indépendance nationale qu'est censée garantir l'activité de l'entreprise. Or "il se trouve que ce qui sert à la fabrication du nucléaire n'est pas en France. Déjà, il y a un enjeu d'approvisionnement", souligne l'ex-ministre.

Surtout, il s'alarme que la situation financière intenable d'Areva, pourrait la forcer à faire entrer de nouveaux acteurs à son capital. Pourquoi pas EDF, ou des Chinois, qui ont fait part de leur intérêt. Une hérésie pour le député écologiste, qui s'insurge: "maintenant, on va mettre dans le capital du cœur du réacteur nucléaire français, soi-disant indépendant, deux entreprises chinoises. Quel bel exemple d'indépendance nationale!"

Nina Godart