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Transports

SNCF, Air France: quel impact des grèves sur le tourisme?

Les syndicats de la SNCF menacent de faire grève pendant trois mois.

Les syndicats de la SNCF menacent de faire grève pendant trois mois. - Bertrand Langlois - AFP

Alors que les mouvements sociaux semblent partis pour durer, les professionnels du secteur anticipent déjà une perte conséquente de chiffre d’affaires.

Le bras de fer engagé entre le gouvernement et les cheminots n’inquiète pas que les usagers réguliers de la SNCF. Les professionnels du tourisme, eux aussi, voient d’un mauvais œil la menace d’une grève deux jours sur cinq pendant trois mois, brandie par les syndicats. Car les effets néfastes sur leur chiffre d’affaires sont d’ores et déjà visibles.

Le calendrier choisi, couvrant l’ensemble des vacances de Pâques, mais aussi les ponts du mois de mai ou des événements tels que le festival de Cannes, fait notamment craindre des annulations en série dans le secteur de l’hôtellerie. Une baisse de 10% du taux d’occupation a ainsi été anticipée pour le mois d’avril, selon l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) - soit une perte de chiffre d’affaires de l’ordre de 150 millions d’euros.

Le phénomène pourrait d’ailleurs s’aggraver en mai et juin, "deux mois très touristiques, tant pour le tourisme de loisirs que celui d’affaires, juin étant le mois le plus fort de l’année à Paris pour ce dernier segment", selon son président Roland Héguy, joint par l’AFP.

"On est partis pour des litiges"

Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, fait de son côté état "d’annulations par précaution de séminaires professionnels ou de voyages de presse" et estime l’impact global pour l’hôtellerie et la restauration "entre 500 millions et un milliard d’euros".

D’autant que la grève à la SNCF n’est pas la seule source d’inquiétude pour les professionnels. Le conflit social en cours à Air France a, lui aussi, des répercussions importantes, notamment sur les voyagistes. "S’ils partent en vacances avec un jour de retard, les vacanciers vont demander à être remboursés (…) Ce sera compliqué de trouver d’autres vols, on est partis pour des litiges", déplore René-Marc Chikli, président du syndicat des tour-opérateurs (Seto).

Autre impact, bien que difficile à estimer: l’image de la France à l’étranger. Après une fréquentation touristique record en 2017, un climat social dégradé devrait immanquablement refroidir quelques ardeurs. Reste à savoir dans quelle mesure.

Y.D. avec AFP