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SNCF: Guillaume Pepy annonce que "les fouilles vont se multiplier"

Guillaume Pepy, président du directoire de SNCF, est l'invité de BFM Business ce 24 août.

Guillaume Pepy a quand même honoré ce lundi l'invitation prévue bien avant les évènements de vendredi, tout juste sorti de la cérémonie de remise de la légion d'honneur au Britannique et aux Américains héroïques qui ont neutralisé le tireur du Thalys avant que celui n'ait le temps de tuer qui que ce soit.

Après la polémique lancée par l'acteur Jean-Hugues Anglade, présent à bord du Thalys, sur les agents SNCF qui seraient partis se cacher sans aider les passagers, Guillaume Pepy donne sa vérité: "le président a aussi salué les deux cheminots qui ont prêté main forte aux 4 héros du train". Quant à ceux que l'acteur a vu s'enfuir, il s'agit d'une "erreur", "Jean-Hugues Anglade a été choqué par le comportement des personnes du service de restauration", précise le patron de la SNCF. Des employés d'un prestataire du groupe donc. "Une enquête déterminera très précisément qui a fait quoi", promet-il. 

Mais la priorité absolue désormais, c'est la sécurité. "On n'a pas attendu aujourd'hui pour lancer de nouvelles mesures de vigilance". Deux nouvelles à noter: "les messages dans les gares et dans les trains vont changer dans les prochaines heures pour que la vigilance soit décuplée. On a cinq millions de paires d'yeux et d'oreilles tous les jours dans les trains. Ce sont des alliés précieux". En outre, dès le 1er septembre "on aura un numéro d'alerte d'urgence, le 3117", qui permettra d'alerter directement la SNCF de toute menace réelle ou supposée.

Quid de mettre davantage de caméras dans les gares? Le patron de la SNCF estime seulement que "la seule parade au terrorisme individuel tel qu'on le connaît actuellement est le travail des services de renseignement". Au-delà de cela, le gouvernement envisage des mesures à l'échelle européenne, comme par exemple "des fouilles plus fréquentes des bagages". Elles vont "se multiplier". "Le monde est en train de changer, cela ne veut pas dire qu'il faut être saisi de psychose, mais qu'il faut résister en tant que citoyen, avoir les yeux et les oreilles ouverts". 

La SNCF, face au terrorisme, ne peut se permettre d'installer des portiques de sécurité: "si on mettait des portiques devant tous les trains, ce serait juste 20 fois ce qui se passe aujourd'hui dans les aéroports. Ce n'est pas une question de gros sous mais de faisabilité", martèle Guillaume Pepy. Donc, il faut trouver "de vraies solutions: le renseignement, la vigilance, la fouille et d'autres mesures que vous apprendrez peut-être d'ici la fin de la semaine". Des mesures qui se prennent "au niveau européen".

"On ne va pas mettre des portiques dans la mer"

Les terroristes qui agissent de manière individuelle peuvent agir partout. Comme l'a dit Bernard Cazeneuve, il n'y a de parade que dans la qualité du renseignement". Il suffit de regarder l'attentat sur une plage en Tunisie: "comment voulez-vous sécuriser les gens sur une plage? Vous n'allez pas mettre des portiques dans la mer"… "Une attaque terroriste dans un train, je suis depuis 25 ans à la SNCF, je n'en ai jamais connu, et en Europe, il n'y en a jamais eu", rappelle le président du directoire de la SNCF. Malheureusement, vu les attentats de ces derniers mois, on se rend compte que "ça peut intervenir n'importe où", regrette-t-il.

Il loue encore le travail formidable des renseignements "dont on ne peut pas parler sur votre plateau". Tout comme les fouilles: "je ne peux pas vous dire 'c'est à tel endroit, à telle fréquence, par telle personne'". Les fouilles ont lieu, elles vont se multiplier, mais le plan opérationnel de cette mesure "est secret", explique-t-il. Thalys est une co-entreprise détenue à 62% par la SNCF, et à un peu moins de 40% par la SNCB, l'équivalent belge de la compagnie ferroviaire française. Il passe par quatre pays. Il faut donc que les nouvelles mesures de sécurité soient "coordonnées au niveau européen".

N.G.