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Transports

SNCF: les syndicats pas rassurés après leur entrevue avec Elisabeth Borne

Laurent Brun, le représentant de la CGT Cheminots, lors d'une précédente réunion avec la ministre des Transports.

Laurent Brun, le représentant de la CGT Cheminots, lors d'une précédente réunion avec la ministre des Transports. - Jacques Demarthon - AFP

Laurent Brun, le représentant de la CGT-Cheminots, a fait savoir que son entretien avec la ministre des Transports n'avait pas vraiment été fructueux. Comme la CGT, l'Unsa (2e syndicat) a "insisté" sur la nécessité d'une "négociation", a souligné son secrétaire général Roger Dillenseger.

La CGT "n'est pas rassurée du tout" par le projet de réforme de la SNCF, a déclaré ce jeudi son secrétaire général Laurent Brun, à la sortie d'une première réunion de concertation avec la ministre des Transports Elisabeth Borne. Il y a eu "beaucoup d'échanges mais pas beaucoup de marges de manoeuvre", a-t-il relevé. La CGT participera aux réunions de concertation "sans beaucoup d'illusions".

Laurent Brun a précisé avoir formulé à la ministre "un certain nombre de critiques" à l'égard du projet présenté lundi par le Premier ministre Édouard Philippe, qui prévoit notamment la fin du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics et de mener la réforme par ordonnances.

Comme la CGT, l'Unsa (2e syndicat) a "insisté" sur la nécessité d'une "négociation", a souligné son secrétaire général Roger Dillenseger, déplorant un calendrier "extrêmement" serré. SUD-Rail s'est trouvé face à "un gouvernement qui ne souhaite pas discuter" avec "un calendrier absolument démentiel", a regretté Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3e syndicat). "Il n'y a aucune marge de manoeuvre", a-t-il ajouté, n'excluant pas de ne plus participer à la concertation. Dénonçant "un simulacre de concertation", la CFDT (4e syndicat) a aussi critiqué "un calendrier trop court vu la complexité des sujets à traiter".

"Cette manifestation s'annonce énorme"

"Au-delà de la concertation, nous voulons de la négociation, nous n'avons pas eu gain de cause", a déclaré Laurent Brun, en ajoutant que son syndicat remettrait "le 7 mars une proposition globale au ministère avec une analyse de la situation". "Pour l'instant, la ministre n'a pas écarté nos craintes", a noté le syndicaliste.

Quant à l'alerte sociale, première étape du processus permettant d'appeler à la grève pour les cheminots, elle été déposée "ce (jeudi) matin" par les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD rail et CFDT). Elisabeth Borne reçoit jeudi les principaux syndicats de la SNCF, y compris FO qui n'est pas représentatif.

Réunie mardi, l'intersyndicale s'est donné rendez-vous le 15 mars pour décider d'un mouvement de grève, au vu du résultat de la concertation avec le gouvernement et du contenu du projet d'habilitation des ordonnances.

Évoquant la manifestation nationale du 22 mars, la CGT a proposé "à toutes les organisations syndicales de faire un appel commun" à manifester, en rappelant que l'Unsa (2e syndicat) et SUD-Rail (3e) avaient déjà annoncé leur participation. "Cette manifestation s'annonce énorme", a prédit Laurent Brun, confirmant que ce jour-là il n'y aurait "pas d'appel national à la grève".

Y.D. avec AFP