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Transports

SNCF: le futur contrat de travail sera "différent, mais pas moins-disant", assure le DRH

Le DRH du groupe veut éviter d'"avoir une SNCF à deux vitesses" entre cheminots restés au statut et nouveaux embauchés.

Le DRH du groupe veut éviter d'"avoir une SNCF à deux vitesses" entre cheminots restés au statut et nouveaux embauchés. - Matthieu Alexandre / AFP

La SNCF doit aboutir à un "pacte d'entreprise" d'ici le 1er janvier 2020. La compagnie va notamment devoir définir un nouveau cadre pour les personnes embauchées après 2020, dont une nouvelle grille des salaires.

Le nouveau contrat de travail qui reste à négocier pour ceux qui intègreront la SNCF après la fin de l'embauche au statut de cheminot sera "différent, mais pas moins-disant", a assuré vendredi son directeur des ressources humaines, Benjamin Raigneau.

"Avec la loi, on nous donne le terrain et les règles du jeu", a-t-il expliqué à des journalistes à propos de la réforme du secteur ferroviaire en cours d'examen au Parlement.

"Après la question est de savoir comment on va jouer à partir de ce nouveau cadre-là: c'est quoi l'équipe, c'est quoi le plan de jeu... C'est à nous de le définir", a-t-il ajouté. "Quelle est la transformation qu'on veut pour nous-mêmes?"

Un "pacte d'entreprise" d'ici le 1er janvier 2020

Malgré la grève, la direction de la SNCF entend avant l'été "construire avec les organisations syndicales un document d'orientation", fixant l'ambition, les thèmes et le calendrier des discussions devant aboutir à un "pacte d'entreprise" d'ici à la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics, au 1er janvier 2020.

Le contact n'est pas rompu avec les organisations syndicales, a souligné Benjamin Raigneau, observant que "tout le monde vient aux (réunions) bilatérales" et que des accords continuent à être signés dans l'entreprise.

"Il y aura une vraie envie de discuter", et le dialogue sera facilité "une fois qu'on aura passé la phase sur les grands déterminants de la réforme", après son adoption au Parlement, selon lui.

Le DRH veut éviter d'"avoir une SNCF à deux vitesses"

Parmi les sujets, la SNCF va devoir définir un nouveau cadre pour les embauchés après 2020, avec notamment une nouvelle grille des salaires. "On veut construire quelque chose qui sera différent, mais pas moins-disant", plus souple, a affirmé Benjamin Raigneau.

Le DRH, qui veut éviter d'"avoir une SNCF à deux vitesses" entre cheminots restés au statut et nouveaux embauchés, évoque typiquement des salaires plus élevés pour ces derniers, mais ensuite "une carrière moins linéaire".

La direction veut réorganiser les métiers dans l'entreprise pour les rendre plus polyvalents. Elle entend aussi remettre à plat tous les accords locaux d'organisation du travail. Benjamin Raigneau promet la dénonciation des accords "manifestement défavorables pour la production" - ceux qui interdisent une prise de poste avant 6h le matin, par exemple -, promettant des compensations "gagnant-gagnant".

La concertation sur le projet stratégique de l'entreprise, qui doit être rendu en juillet, sera parrainée par un "comité des sages" présidé par Jean-Pierre Clamadieu, le président exécutif du groupe chimique belge Solvay qui est aussi un ancien administrateur de la SNCF.

J.-C.C. avec AFP