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SNCM: les salariés votent la fin de la grève

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Les salariés de la compagnie maritime, en grève depuis le 1er janvier, ont voté ce 9 janvier la reprise du travail dès ce soir après l'obtention de garanties de la part de l'Etat. La direction a fait part de sa satisfaction.

Les salariés de la SNCM ont trouvé un accord avec le gouvernement, et arrêtent la grève dès ce soir, ont annoncé les syndicats après une Assemblée générale, ce 9 janvier 2014.

Les syndicats estiment avoir obtenu satisfaction sur leurs deux principales revendications: le renouvellement de la flotte et la question du pavillon français "premier registre", qu'ils souhaitent voir imposer à l'ensemble des compagnies opérant en France, en premier lieu Corsica Ferries.

La direction a réagi, ce 9 janvier en milieu d'après midi, par voie de communiqué : "Nous sommes très satisfaits que l'Etat confirme ainsi son soutien au plan de vie et de relance industriel de notre compagnie, bâti par le management, partagé par l'ensemble de l'entreprise et voté par les actionnaires", a déclaré la SNCM.

Un plan de sauvetage de 2.600 emplois

Les syndicats réclamaient une aide de l'Etat pour renouveler les navires, ce qui permettra d'effectuer à moindre coûts les liaisons Corse-continent. Une lettre du gouvernement, adressée mercredi aux salariés, leur assure que l'Etat proposera sous deux mois une solution de financement de renouvellement de la flotte.

Ce programme devait permettre d'économiser 70 millions d'euros par an et d'atteindre la rentabilité en deux ans, via la suppression de 500 postes. Mais 2.600 emplois devraient être sauvegardés.

Mais ce plan de relance avait été mis en péril par Bruxelles, qui réclame 440 millions d'euros à la compagnie. Ses deux actionnaires majoritaires, Transdev et Veolia, souhaitent se désengager.

Corsica, coupable de "dumping social"

La lettre du gouvernement promet également la mise en place d'une mesure contre la concurrence déloyale. La SNCM accuse en effet Corsica Ferries de faire du "dumping social", en employant des travailleurs sous contrat étranger.

Les navires battant pavillon italien ou étranger peuvent en effet appliquer le droit social de leur pays d'origine, ce qui défavorise la SNCM.

La mesure du gouvernement, qui n'a pas encore de date de mise en place, devrait obliger les compagnies maritimes à adopter les "mêmes normes sociales pour tous", a expliqué Frédéric Cuvillier.

Le mouvement de grève qui a débuté le 1er janvier, a entraîné l'immobilisation de six navires desservant la Corse et le Maghreb. Il a affecté 8.000 passagers au total pour une perte de recettes chiffrée à 1,25 million d'euros.

J.S avec AFP