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 Société générale accepte de verser 1 milliard d’euros à la Libye

Société Générale était accusée de corruption par le fonds souverain libyen.

Société Générale était accusée de corruption par le fonds souverain libyen. - Bertrand Langlois - AFP

La banque française a soldé un litige l’opposant au fonds souverain libyen, qui l’accusait d’avoir versé des pots-de-vin dans les années 2000 à des proches de Mouammar Kadhafi.

La baisse de 19% du bénéfice net de Société générale, qui s’est établi à "seulement" 747 millions d’euros ce trimestre, trouve sa source dans un vieux conflit opposant la banque au fonds souverain libyen.

La banque française a choisi de verser 963 millions d’euros à ce dernier - une somme importante au regard du PIB libyen (environ 30 milliards) - afin de s’éviter une longue procédure devant la Haute cour de justice britannique. Celle-ci devait débuter ce jeudi, et portait sur des accusations de corruption lors de transactions effectuées entre 2007 et 2009, sous l’ère Kadhafi.

En 2014, la justice s’était vu remettre plusieurs documents, selon lesquels Société Générale aurait versé plusieurs dizaines de millions de dollars de pots-de-vin à une société liée à la famille de l’ancien dirigeant libyen. En échange, le fonds souverain aurait investi près de 2 milliards de dollars dans des produits financiers proposés par la banque tricolore.

Transactions opaques

Au total, 58,5 millions de dollars avaient été versés à une obscure société de conseil domiciliée au Panama. Celle-ci était contrôlée par Walid Giahmi, proche de Seif Al Islam Kadhafi, l’un des fils de Mouammar Kadhafi.

Société générale a, de son côté, toujours réfuté ces accusations. Mais la banque a finalement accepté de régler le litige à l’amiable, alors que le fonds libyen réclamait 1,9 milliard d’euros de dédommagement. Une manière d’éviter que son image ne soit une nouvelle fois écornée, après l’affaire Kerviel ou les Panama Papers, notamment. D’autant que les services de la banque française doivent également solder un autre litige, cette fois avec les États-Unis, pour violation d’embargo.

Y.D.