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La Société Générale demande la saisie de l'ex-siège du FN

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La Société Générale a demandé la saisie du "Paquebot", l'ancien siège du Front national à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), a-t-on appris mardi auprès du parti.

Une audience a eu lieu la semaine dernière devant le tribunal de Nanterre, qui a accordé un délai de deux mois au FN, qui doit 5,4 millions d'euros à la banque, a précisé à Reuters Wallerand de Saint Just.

Le trésorier et avocat du FN confirmait une information à paraître mercredi sur le site internet de Paris-Match.

"S'il y avait véritablement une volonté de saisir le 'Paquebot', ça n'aurait pas lieu avant septembre compte tenu des délais du tribunal de Nanterre", a ajouté Wallerand de Saint Just.

Le responsable a toutefois indiqué que le FN, qui avait produit une promesse de vente devant le tribunal, avait "bon espoir" de "conclure" d'ici le mois de septembre.

Le bâtiment de 5.000 m2s en bord de Seine serait en vente à environ 10 millions d'euros. Le FN cherche depuis 2008 à vendre son ancien siège, symbole de ses années fastes, qu'il a abandonné pour des locaux plus modestes à Nanterre.

Au plus haut dans les sondages, le parti aujourd'hui dirigé par Marine Le Pen traverse dans le même temps des difficultés de trésorerie et doit près de 200.000 euros à l'organisme de gestion des cotisations sociales.

"L'huissier doit revenir le 10 avril et nous verserons une partie de la somme due car le Front national tient à régler sa dette sociale", a dit Wallerand de Saint Just.

Le FN connaît des déboires financiers depuis les calamiteuses élections législatives de 2007, où nombre de ses candidats n'avaient pas atteint un score suffisant pour obtenir le remboursement de leur campagne.

Depuis, le parti tente en vain de vendre son ancien siège de Saint-Cloud et navigue au jour le jour sur le plan financier.

Selon Wallerand de Saint Just, l'afflux d'adhésions depuis que Marine Le Pen a repris le flambeau devrait néanmoins permettre d'aborder la bataille de la présidentielle de 2012 dans de bonnes conditions.

Selon Paris-Match, Marine Le Pen pourrait créer un micro-parti en vue de la présidentielle afin de ne pas supporter les aléas des finances du FN.

La crise financière avait atteint son paroxysme quand l'imprimeur Fernand Le Rachinel, ancien fidèle de Jean-Marie Le Pen, avait poursuivi le parti en justice pour réclamer le paiement de fonds avancés au FN.

En février 2010, la Cour d'appel de Versailles avait condamné le mouvement à rembourser 6,3 millions d'euros de dettes et 600.000 euros d'intérêts à Fernand Le Rachinel ou à sa banque, qui est aussi celle du FN.

Selon Wallerand de Saint Just, le parti a versé 4,6 millions d'euros à Fernand Le Rachinel et ne lui doit plus rien. En revanche, il doit encore 5,4 millions d'euros à la banque, qui a pris une hypothèque sur son ancien siège.

Gérard Bon, édité par Jean-loup Fiévet