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Son fils dépense 4.500 dollars sur Fifa, il s'en prend à Microsoft

Fifa, le jeu de la discorde

Fifa, le jeu de la discorde - Sebastien Berda - AFP

Après avoir découvert que son fils avait utilisé sa carte de crédit pour débloquer de coûteuses options sur son jeu de football favori, Jeremy Hillman, le directeur de la communication de la Banque mondiale, a appelé Microsoft pour obtenir, sans succès, un remboursement.

Quand une "bêtise" d'adolescent remonte jusqu'à Microsoft. Un beau jour de février 2015 le directeur de la communication de la Banque mondiale, Jeremy Hillman, tique en scrutant son relevé bancaire. Y figure un paiement de 109 dollars à Microsoft dont il n'a aucun souvenir. Il pense tout d'abord qu'il s'agit d'un bug lié au renouvellement de son abonnement à Office 365. Mais, comme il l'explique dans un post de blog sur medium.com, il ne tarde pas à découvrir le pot-aux-roses.

Alors qu'il commence à pester contre Microsoft, son fils de 13 ans appelle sa mère dans sa chambre à coucher. Après de longs sanglots, il explique être à l'origine de cette facture inconnue. Il avait ainsi tenté d'acheter plusieurs packs "Fifa", un jeu de football développé par Electronic Arts, sur le Xbox Live, un service en ligne géré par Microsoft pour ses consoles Xbox.

Pour cela, l'adolescent avait utilisé la carte de crédit de son père. Le premier essai ayant échoué, il a retenté l'opération plusieurs fois, ce qui a eu pour effet de multiplier le nombre de transactions.

Une facture à 4.500 dollars

En s'adressant ensuite à un employé de Microsoft pour obtenir un remboursement, Jeremy Hillman se rend compte que son fils n'a pas acheté un pack Fifa, mais des dizaines sur les récents mois. Coût total de la facture: 4.500 dollars! L'adolescent se voit priver de Xbox One et est obligé de dire adieu à une table de ping-pong que son père lui avait promis.

Mais Jeremy Hillman ne tient pas que son fils, sa femme et lui-même pour responsables de l'incident. L'employé de la banque mondiale s'accommode, en effet, assez mal de la réponse de Microsoft, qui refuse de lui rembourser la moindre somme.

L'entreprise de Seattle renvoie, en effet, un courriel à Jeremy Hillman dans lequel elle explique que "tout achat effectué est non remboursable" et rappelle qu'une demande de confirmation a à chaque fois été envoyée à l'adresse mail de son fils parce que "cet email a été désigné en tant que contact pour le profil de paiement".

Un désastre qui bouleverse des vies de famille

Hillman ne se satisfait pas de cette réponse et met notamment en cause l'absence de procédure de vérifications de la part de Microsoft lors des paiements. A la base, explique-t-il, il avait rentré les informations de sa carte de crédit sur le compte client de son fils pour pouvoir télécharger le jeu et lui offrir. Lors des achats suivants, son fils n'avait ainsi plus besoin de rappeler les informations bancaires de sa carte de crédit. Ce que l'employé de la Banque mondiale considère comme anormal.

"Vu l'intelligence de vos ingénieurs et la sophistication de vos systèmes de protection des données, est-ce si difficile d'instaurer un plafond de dépenses qui oblige à donner de nouveau les détails et les codes de sécurité de la carte de crédit? La plupart des achats sur iTunes nécessite un mot de passe qui doit être reproduit pour chaque nouvel achat", s'énerve-t-il en s'adressant à Microsoft.

Une perte de 4.500 dollars "est pour la plupart des familles un désastre qui bouleverse des vies". "Pour nous cela est très embarrassant et signifie que nous devrons nous serrer la ceinture et oublier certains luxes, mais nous remettrons vite", explique-t-Il.

Microsoft examine le problème

Regrettant que l'attitude de Microsoft en matière de sécurité de paiement soit "minimale" et dictée par "la maximisation des profits", il affirme que "si un avocat veut débuter une class action contre Microsoft pour l'obliger à effectuer des compensations et à adopter une meilleure politique (de contrôle parental, ndlr), (il) serait heureux de la signer".

Avant de se raviser quelques jours plus tard, en mettant à jour son post de blog. Il explique alors que son but était avant tout de faire part de son expérience aux autres parents, et qu'il ne compte pas intenter d'action contre Microsoft.

Du côté de l'entreprise de Seattle, un porte-parole a indiqué à Business Insider que le groupe est actuellement en train d'examiner ce cas en interne, sans donner toutefois davantage de précision.