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Energie

Sortie du nucléaire en Allemagne: E.ON s’en tire mieux que RWE

RWE négocie moins bien que E.ON sa sortie du nucléaire.

RWE négocie moins bien que E.ON sa sortie du nucléaire. - -

Après E.ON lundi, c'est au tour de RWE de publier ses résultats ce mardi 14 août. Les deux géants de l'énergie ont subi de plein fouet la décision allemande de fermer toutes ses centrales d'ici dix ans. Un an après, ils s'en sortent plus ou moins bien.

En réaction à la catastrophe de Fukushima, le gouvernement allemand a décidé de fermer l'ensemble des centrales nucléaires d'ici 2022. Une décision qui pousse les deux géants de l’énergie du pays à se restructurer. Une tâche qu’ils ont plus ou moins de difficultés à mettre en œuvre, au vu des résultats semestriels qu’ils viennent de publier.

Côté RWE, la pilule a beaucoup de mal à passer. A écouter le patron du groupe, "les conditions actuelles d'activité sont tout sauf faciles". Il met notamment en cause "l'intervention croissante de l'Etat dans le secteur de l'énergie". Un an après l’annonce du gouvernement allemand, RWE continue d'en subir les conséquences. Le groupe publie ce mardi 14 août un bénéfice net semestriel en baisse de 0,4% à 1,58 milliard d'euros.

De nouvelles suppressions d'emploi pour RWE

Il annonce également un programme de réduction de coûts de 1 milliard d'euros d'ici à 2014. Celui-ci va passer par de nouvelles coupes claires dans les effectifs: 2400 emplois sont concernés, qui vont s’ajouter aux 5000 suppressions déjà annoncées. 

Par ailleurs, RWE est à la traîne dans ses renégociations de contrats avec Gazprom. Or, il a perdu de l'argent sur son contrat d'importation de gaz à long terme avec la Russie. Et ses projets avec le géant sont encore loin d'aboutir. L'Allemand doit développer, voire créer, des centrales de gaz et de charbon avec le Russe. Mais les négociations durent depuis plus d'un an, et leurs "idées ne convergent toujours pas", dit aujourd'hui la direction de RWE.

Eon tire profit de sa restructuration

Chez le grand concurrent Eon, la musique est très différente. Le bénéfice net est en forte hausse. Il est vrai que l'an dernier, Eon avait dû déprécier des actifs, après l'arrêt de deux de ses six réacteurs nucléaires. Mais c'est surtout en négociant avec Gazprom que le groupe a dopé ses résultats: il est parvenu à obtenir du groupe russe une révision à la baisse de son prix d'achat du gaz.

Pour autant, le patron du groupe reste prudent. La fin du nucléaire et la nouvelle donne énergétique allemande, basée notamment sur l'éolien en mer, va prendre du temps: "L'euphorie est passée, dit-il, il faut être plus réaliste sur ce qui est faisable et économiquement possible."

Anthony Morel et Aurélie Boris