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Sous la pression de Bercy, Airbnb retire sa carte de paiement polémique de France

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- - Martin Bureau - AFP

À la sortie d'un entretien au ministère de l'Économie avec le dirigeant France d'Airbnb, la plateforme de location entre particuliers s'est engagée à retirer du marché français sa carte qui permettait à ses utilisateurs de frauder le fisc.

Airbnb fait un pas supplémentaire pour contenter le fisc français. Après un entretien entre le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, le ministre des comptes publics Gérald Darmanin, et le directeur France du site, Emmanuel Marill, le gouvernement et Airbnb ont chacun publié un communiqué indiquant que la carte prépayée Airbnb serait retirée du marché français.

"Le directeur France d’Airbnb s’est engagé à ce que l’entreprise renonce à toute utilisation de la carte prépayée Payoneer sur le marché français. Cette décision responsable permet d’écarter toute opportunité de fraude ouverte par l’utilisation de ce mode de paiement", détaille le communiqué de Bercy.

L'usage de cette carte minoritaire en France

Cette carte prépayée proposée par Airbnb à ses hôtes pour recevoir les paiements des nuitées passées chez eux permettait en effet à ses détenteurs français de frauder le fisc. La société qui émet cette carte, l'Américaine Payoneer, est en effet basée à Gibraltar, un paradis fiscal. Et l'argent qui y transite est envoyé sur des comptes spéciaux qui ne sont pas soumis à l'accord sur l'échange d'informations bancaires signé entre Gibraltar et la France. De fait, ces transferts devenaient invisibles pour les services fiscaux français.

Cette affaire avait été révélée début décembre par la cellule investigation de France Info. Airbnb avait alors indiqué à BFM Business qu'en France, son deuxième marché, l'usage de cet outil était minoritaire. Une très large majorité, "87% des hôtes français, se font payer par virement bancaire", soulignait le porte-parole. 

Airbnb nous expliquait également que le service a été mis en place à la demande d'utilisateurs dans des pays où les frais de transferts bancaires sont très élevés, et où ils prennent beaucoup de temps, par exemple en Amérique latine ou au Moyen-Orient.

Nina Godart