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Standard and Poor's dégrade la note d'Areva

Areva devrait encore enregistré de lourdes pertes en 2015.

Areva devrait encore enregistré de lourdes pertes en 2015. - Eric Piermont - AFP

L'agence de notation a abaissé la note du groupe français, alors que celui-ci s'attend à enregistrer une forte perte en 2015.

L'agence de notation financière Standard and Poor's a abaissé mardi la note de crédit à long terme d'Areva d'un cran à "B+".

"Cette dégradation fait suite à l'annonce faite le 17 décembre par Areva selon laquelle il s'attend à de nouvelles pertes importantes dans ses activités réacteurs et services, et des pertes complémentaires dans ses activités renouvelables en cours d'abandon", a expliqué S&P, en précisant que la perspective de la note était en cours d'examen.

Cette incertitude sur la perspective "reflète le fait que nous pouvons relever ou abaisser la notation d'Areva en fonction des détails du plan de financement soutenu par l'État et des résultats 2015 qui seront annoncés en janvier ou février 2016", indique le communiqué.

La note à court terme du groupe reste en revanche inchangée à B. L'agence a déjà abaissé début mars de deux crans la note à long terme du groupe public nucléaire, la faisant alors passer de BB+ à BB-. Avec une note à B+, l'investissement dans Areva est considéré comme très spéculatif.

Areva en grande difficulté

En très grande difficulté, Areva a prévu pour assurer sa survie de céder une participation d'au moins 51% de son activité réacteurs à l'électricien français EDF, une opération qui devrait aboutir début 2016. Considérée comme stratégique pour la France, sa filiale Areva TA, en charge de la production et de la maintenance des systèmes de propulsion des bâtiments nucléaires français, dont le porte-avions Charles-de-Gaulle, devrait par ailleurs passer sous le giron de l'État français, déjà actionnaire à 86,5% du groupe nucléaire.

"Si le soutien de l'État et les mesures de financement ne sont pas clairement énoncés à l'horizon de février 2016, nous allons probablement abaisser la note d'un ou plusieurs crans", prévient S&P. Les autres facteurs de risque cités par l'agence au sujet du devenir d'Areva incluent l'approbation par les autorités européennes de l'injection de capital de la part de l'État français dans Areva, le dossier à risque du réacteur EPR en construction en Finlande et les analyses lancées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur la construction de l'EPR de Flamanville (Manche).

Y.D. avec AFP