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Streaming vidéo : la méthode d’Amazon pour vaincre ses concurrents

Dans ce marché, Amazon vient de ravir la troisième palce à Apple. Google et Roku restent en seconde et en première place.

Dans ce marché, Amazon vient de ravir la troisième palce à Apple. Google et Roku restent en seconde et en première place. - Amazon

Le groupe de Jeff Bezos a décidé de ne plus vendre les boîtiers TV non compatibles avec Prime, son service de SVOD. L’Apple TV et la clé Chromecast de Google vont sortir des rayons.

Ce n’est pas une déclaration de guerre. Mais cette réorganisation de son magasin risque d’envenimer les relations entre Amazon, Apple et Google. En se lançant sur le marché de la vidéo à la demande avec le boîtier Fire TV, Jeff Bezos a décidé de ne plus vendre les produits non compatibles avec sa plateforme. De fait, il ne sera bientôt plus possible d’acheter sur Amazon une Apple TV ou la clé Chromecast de Google.

Le patron d’Amazon a annoncé cette décision à ses revendeurs dans un mail révélé par Bloomberg. Et pour montrer qu’il ne s’agit pas de pénaliser ses concurrents, il précise que la clé Roku, la Xbox de Microsoft et la PlayStation de Sony continueront d’être vendues puisqu’elles sont compatibles avec le service vidéo d’Amazon.

Les responsables d’Apple et de Google n’ont pas voulu faire de commentaires, mais cette décision ne peut les laisser indifférents puisqu’ils perdent l’un de leurs plus importants réseaux de vente. Pour Barbara Kraus, analyste chez Park Associates, cette mise à l’index illustre parfaitement la capacité de nuisance qu’Amazon peut avoir sur ses concurrents, aussi puissants soient-ils.

Le marché des clés de streaming vidéo devrait atteindre 86 millions d’unités d’ici 2019, selon Park Associates. Amazon a longtemps été dernier de la classe, mais est passé en 3e place en dépassant Apple en 2014. La seconde place est occupée par Google, mais Roku occupe la première place avec 34% de parts de marché.

Aux États-Unis, la méthode d’Amazon, même si elle est justifiée par des motifs technologiques, risque d’intéresser les agents de la FTC qui veillent aux pratiques anticoncurrentielles. En Europe, la commission européenne pourrait aussi se pencher sur le dossier, si Google et Apple décident de déposer une plainte.

Pascal Samama