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Stephan Eicher réclame près de 1 million d'euros à Universal

Stephan Eicher demande à ce qu'Universal n'exploite plus ses clips

Stephan Eicher demande à ce qu'Universal n'exploite plus ses clips - didyphotography - Wkimedia Commons - CC

Le chanteur suisse estime que sa maison de disques a manqué à diverses obligations financières liées à la parution de deux albums.

Rien ne va plus entre Stephan Eicher et Universal. Le chanteur suisse, célèbre pour ses tubes Déjeuner en paix et Pas d'amis comme toi, attaque la major de la musique, propriétaire du label Barclay, qui édite ses disques.

En 2005, Stephan Eicher signait une série de contrats avec Universal Music France, dirigé à l'époque par Pascal Nègre, qui prévoyaient la cession des droits de l'ensemble de ses chansons à la major et un engagement sur la réalisation de trois albums. L'artiste reproche aujourd'hui à Universal d'avoir "manqué gravement et de manière répétée aux obligations essentielles" de ces contrats, selon une décision de justice du mois de novembre 2016 que s'est procuré BFM Business.

De nombreux griefs

Les griefs du chanteur concernent en particulier deux albums, L'Envolée, sorti en 2012 et Homeless Songs, qui n'est pas encore paru, au grand dam des fans de l'artiste, à cause de la procédure en cours. L'enregistrement de cet album a pourtant été achevé il y a plus d'un an et une maquette a été livrée à Universal.

Les causes de la brouille sont nombreuses. Selon Stephan Eicher, Universal n'a pas participé, comme prévu, au financement des enregistrements des albums, ni payé la captation d'un concert, ni pris en charge une partie des frais de sa tournée et de ses opérations de promotion. La major du disque n'aurait pas payé, en outre, plusieurs sommes d'argent prévues dans le contrat: 9.000 euros lors de la sortie de l'album L'Envolée, et une avance dans le cadre de la réalisation de Homeless Songs.

Universal aurait ainsi "lâché" le chanteur, peu de temps avant que Pascal Nègre, le patron de la maison de disques, soit évincé de son poste, en février 2016.

942.000 euros réclamés

Stephan Eicher reproche également à Universal l'exploitation de ses chansons sur des sites de streaming musical gratuit. Il estime que les publicités qui entrecoupent ses chansons sur ces sites sont une "atteinte à ses prérogatives de droit moral d'auteur-compositeur et d'interprète".

L'artiste suisse, défendu par Maître Emmanuel Pierrat, réclame 942.000 d'euros à Universal: 892.000 de dommages et intérêts au titre du préjudice patrimonial et 50.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral. Il demande également la résiliation des contrats incriminés et exige qu'Universal n'exploite plus ses albums et ses clips.

Lors d'une première audience, en mai 2016, devant le Tribunal de grande instance de Paris, les avocats d'Universal ont demandé à ce que l'affaire soit renvoyée devant le conseil de prud'hommes, ce que les juges ont refusé. Universal a fait appel de cette décision.

Interrogé, Universal Music France n'a pas souhaité faire de commentaire.

Mise à jour: en septembre 2017, la Cour d’appel de Paris a cassé la décision du tribunal de grande instance de Paris de mai 2016, l’affaire est donc maintenant renvoyée devant le conseil des prud’hommes de Paris.

Simon Tenenbaum