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Stéphane Richard: "La 4G ne permettra pas de renouer avec les marges du passé"

Stéphane Richard a estimé que le secteur des télécoms ne retrouvera plus ses marges d'antan

Stéphane Richard a estimé que le secteur des télécoms ne retrouvera plus ses marges d'antan - -

Le PDG de France Télécom était, ce mercredi 24 avril, l'invité de BFM Business. Il est notamment revenu sur la baisse de la rentabilité en raison de l'arrivée du quatrième opérateur Free.

La guerre des prix continue de faire souffrir Orange. Au premier trimestre, le résultat brut d'exploitation et le chiffre d'affaires de l'opérateur télécom ont ainsi baissé de respectivement 9% et 10%, sur un an, selon les résultats du groupe publiés ce mercredi 24 avril.

Surtout, le revenu moyen par usager (ARPU), indicateur de rentabilité clef dans le secteur des télécoms, a chuté de 10,7%. Invité dans l'émission le 12h30, Stéphane Richard ne s'est pas alarmé de ce dernier chiffre.

"Cet indicateur est parfaitement conforme à ce que j'ai annoncé depuis un an", c'est à dire une baisse, sur deux ans, de 20 à 25%. "Ce qui m'étonne c'est que l'on soit surpris par ce chiffre, puisqu'on a volontairement introduit un quatrième opérateur en France dans le but de baisser les prix", explique le PDG de France Telecom-Orange.

"La question pour nous est de nous adapter à cette nouvelle donne", poursuit Stéphane Richard, qui assure que son groupe "en a les capacités". "Nous l'avons démontré au premier trimestre", en baissant les coûts de 200 millions d'euros.

Mais, dans la foulée, Stéphane Richard, estime que le secteur "a une marge de baisse désormais limitée".

Le système d'Apple "s'essouffle"

Pour tenter de redresser ainsi l'ARPU, le PDG de France telecom-Orange va, en partie compter, sur la 4G, l'internet à très haut débit. Mais Stéphane Richard a prévenu: "Je ne compte pas sur la 4G pour renouer avec des niveaux de marges telles que nous les avons connu par le passé".

Interrogé, ensuite, sur une éventuelle restructuration dans le secteur, Stéphane Richard a jugé que "la logique économique voudrait qu'il y ait une consolidation, car le niveau de marges est bas et peut laisser douter de la capacité des opérateurs à durer et à investir dans les nouvelles technologies".

Mais il a expliqué que "de la théorie et la pratique il y a un écart important", rappelant que l'Autorité de la concurrence et le gouvernement sont contre une vague de consolidation dans le secteur. De plus "quand on regarde un peu la personnalité des opérateurs, cela reste peu plausible", a ajouté Stéphane Richard.

Enfin, concernant les résultats en baisse d'Apple, une première en 10 ans, Stéphane Richard a joué de la métaphore: "les pommiers ne montent pas au ciel". Il estime ainsi que le succès du groupe américain "s'essouffle. Un téléphone n'est jamais qu'un téléphone. Que va-t-on bien pouvoir trouver dans l'iPhone 6 pour que des millions de gens déboursent encore 600 ou 700 euros pour l'acheter?".

J.M.