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Stéphane Richard estime que "la fusion Bouygues-SFR serait longue et difficile"

Le patron d'Orange est candidat à un nouveau mandat

Le patron d'Orange est candidat à un nouveau mandat - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le président sortant d'Orange est candidat au renouvellement de son mandat, mercredi 26 mars. Dans une interview aux Echos de ce 24 mars, il défend son bilan tout en affirmant ne pas redouter pour son groupe une fusion Bouygues-SFR.

En plein bouleversement du secteur des télécoms en France avec le rachat de SFR et de l'accord possible Bouygues-Free, l'opérateur historique Orange va renouveler son président lors d'un conseil d'administration, mercredi 26 mars. Mais il est très possible que Stépahne Richard se succède à lui-même.

Dans une interview aux Echos de ce 24 mars, le patron sortant plaide pour cette solution même si l'affaire Tapie l'a destabilisé. " C'est un aléa dont je me serais bien passé. Mais je conteste en bloc ma mise en examen et cela n'a rien à voir avec Orange". Il ajoute: " au fond, la question est: faut-il destabiliser le groupe en plein maelström du secteur pour une affaire qui ne concerne pas Orange?".

30.000 départ en retraite d'ici à 2020

Concernant la situation d'Orange, Stéphane Richard justifie ainsi la baisse de 40% du titre depuis mars 2010: " après avoir baissé nos prix de 30% dans le mobile et dans une industrie de coûts fixes, cela n'a vraiment rien d'étonnant".

Il ajoute": " on aurait pu certes annoncer 20.000 licenciements en 2012, cela aurait eu un impact immédiat sur le titre". Sur l'aspect social justement, il rappelle que "d'ici à 20120, il va y avoir 30.000 départ à la retraite de salariés sur un total de 95.000 en France. Nous allons remplacer une partie, mais les effectifs vont forcement diminuer".

Sous la cote d'alerte

Il revient bien sûr sur l'évolution capitalistique du secteur en Europe. " La consolidation fait partie des chantiers auxquels on s'attaquera dans les cinq ans à venir (..) On est passé sous la cote d'alerte par rapport aux investissements que devront consentir les opérateurs pour la numérisation et le très haut débit. La consolidation est donc inévitable".

A propos d'un rapprochement d'Orange avec Deutche Telekom, il confie : "aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies car il y a un déséquilibre des poids respectifs".

Fusion longue et difficile

Reste la grande question: le rachat de SFR, éventuellement par Bouygues. Est-ce un danger pour Orange? "On ne peut pas à la fois clamer que la consolidation du secteur est nécessaire en Europe et, dès qu'elle intervient en France, dire qu'on n'en veut plus".

"On a besoin de concurrents forts pour qu'ils puissent réaliser les investissements qui s'imposent dans les nouveaux réseaux". Il poursuit: " personne n'a jamais démontré qu'à 4 opérateurs, c'était mieux qu'à 3: en Chine, il y a 3 opérateurs pour 1,3 milliard d'habitants!"

Ce qui l'amène à affirmer concernant une possible fusion Bouygues-SFR: le nouvel ensemble "passerait momentanément devant nous en part de marché. Et alors? Ce serait un excellent lièvre pour nous. D'autant que la fusion serait longue et difficile. Pendant cette période, Orange sera le point stable du marché".

P.C