Stéphane Richard réduira sa rémunération pour éviter à Orange la taxe à 75%
Stéphane Richard veut épargner son entreprise. Dans une interview accordée au Figaro de ce mercredi 10 avril, le PDG d'Orange-France Télécom a assuré être prêt à réduire sa rémunération d'un tiers. Une concession qui lui permettrait de passer sous la barre du million d'euros et ainsi échapper à la nouvelle mouture de la taxe à 75%.
"Je ne voudrais pas que France Telecom soit obligé de payer cette taxe sur mon salaire", a-t-il expliqué au Figaro.
La nouvelle version de cette mesure, emblématique de la campagne présidentielle de François Hollande, prévoit que les entreprises (et non plus le salarié) paient la taxe exceptionnelle sur les hauts salaires.
900.000 euros de rémunération variable
Selon le rapport annuel de France Télécom, la rémunération de Stéphane Richard a été de 1,52 million d'euros en 2012, qui se répartissent en 900.000 euros de salaire fixe et 615.000 euros de part variable. Le contrat de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde prévoit que cette dernière part variable ne puisse dépasser 900.000 euros.
Par ailleurs, cette même partie variable devrait baisser en 2013, en raison des mauvais résultats en 2012 de France Telecom. La moitié de sa rémunération variable est en effet indexée sur des critères de performances, à savoir la croissance du chiffre d'affaireset le montant du résultat courant avant impôt.
Un patron qui demande à être taxé
Stéphane Richard préfère donc, in fine, payer de sa poche l'impact de la taxe à 75%. Ce qui est plutôt en phase avec ses positions précédentes.
Le patron de France Télécom avait été l'un des signataires d'une lettre, parue en août 2011, dans Le Nouvel Observateur, où de riches personnalités réclamaient à Nicolas Sarkozy de mettre en place une contribution exceptionnelle sur les contribuables français les plus aisés.
En décembre 2012, il avait ensuite déclaré sur Europe 1 que l'ancienne taxe à 75% ne le choquait pas "plus que ça", "Si tout le monde la paie, s'il n'y a pas les footballeurs qui ne la paient pas et les patrons qui la paient (...) et qu'elle est provisoire".
Rappelons que Stéphane Richard déclare posséder une fortune personnelle d'"un petit nombre de dizaines de millions d'euros".