Subprimes: Morgan Stanley verse 2,6 milliards de dollars
La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a annoncé mercredi qu'elle allait verser 2,6 milliards de dollars aux autorités américaines pour solder des litiges liés à des crédits immobiliers adossés à des produits financiers complexes à l'origine de la crise.
Ce compromis conclu avec le département de la Justice (DoJ) est un accord de principe, insiste la banque, qui indique augmenter dans la foulée l'argent mis de côté pour solder les litiges en cours, à 2,8 milliards de dollars, selon un document boursier.
Le paiement de cette somme "résout certaines charges que le ministère voulait porter contre l'entreprise en justice", précise la plus petite des six grandes banques américaines. Toutefois, "il n'y a pas de garantie que l'entreprise et le ministère soient d'accord sur les termes du document final", avertit Morgan Stanley.
Eviter un procès
En attendant, la banque new-yorkaise a d'ores et déjà tiré les conséquences de ce compromis sur sa performance financière de l'année 2014. Elle a décidé de revoir à la baisse son bénéfice opérationnel qui diminue de 2,7 milliards de dollars. Sur l'ensemble de l'année 2014, Morgan Stanley avait annoncé initialement en janvier avoir dégagé un bénéfice opérationnel annuel de 6,39 milliards de dollars en 2014.
Depuis 2012, les autorités américaines font passer à la caisse les gros établissements soupçonnés de malversations ayant eu pour finalité la crise financière de 2008. Avant Morgan Stanley, Citigroup, Goldman Sachs, Bank of America, JP Morgan ont accepté de payer des centaines de millions de dollars, parfois plusieurs milliards, pour ne pas subir de poursuites plus poussées. Des banques étrangères comme la Société générale et DeutscheBank ont fait l'objet d'enquêtes. Hors banques, l'agence de notation Standard & Poor's a également dû signer un gros chèque.
Via ces accords, ces institutions évitent le dépôt une procédure en justice qui impliquerait immanquablement que des données confidentielles, notamment sur leur façon de travailler, soient dévoilées au cours des débats. Une publicité dont elles préfèrent se passer, quitte à y mettre le prix.