La Suède conseille à AstraZeneca de refuser l'offre de Pfizer
Offensive de la Suède contre le projet de rachat par Pfizer d'AstraZeneca. Plusieurs ministres suédois ont enjoint le deuxième laboratoire, dont les origines sont à moitié suédoises et dont 6.000 salariés se trouvent sur le territoire, à refuser l'OPA de l'Américain.
Les ministres des Finances, Anders Borg, de l'Industrie, Annie Loof, et de l'Education, Jan Bjorklund, ont appelé les actionnaires d'AstraZeneca à "sérieusement envisager de rejeter" le projet de Pfizer, évoquant des risques pour la recherche et l'emploi.
AstraZeneca est né il y a quinze ans de la fusion d'un groupe anglais et d'un autre suédois. Il a rejeté l'offre de Pfizer. Mais le géant américain de la pharmacie a laissé entendre qu'il pourrait relever son offre. Alors en dépit des réticences de certains politiciens britanniques, l'anglo-suédois a indiqué qu'il étudierait une nouvelle offre si elle était d'un meilleur prix.
La Suède et les USA contribueront plus aux réductions d'effectifs
Pfizer s'est engagé à conserver pendant cinq ans 20% de ses effectifs employés dans la recherche en Grande-Bretagne, où se trouve le siège d'AstraZeneca. Mais dans le même temps, l'Américain a annoncé que le budget recherche & développement de la nouvelle entité serait inférieur à la somme des fonds que les deux sociétés allouent respectivement à cette branche.
Pfizer emploie environ 11.000 personnes pour sa recherche dans le monde, contre 9.000 pour AstraZeneca. Au Royaume-Uni, le total des effectifs des deux groupes atteint 3.450 personnes (2.600 chez AstraZeneca et 850 chez Pfizer), soit 17,25% de l'ensemble des salariés des deux groupes réunis.
Or, AstraZeneca à l'intention de supprimer 400 postes dans la recherche d'ici 2016. Ce pôle sera regroupé sur un nouveau site à Cambridge. Si Pfizer veut tenir son engagement de maintenir 20% des effectifs en Grande-Bretagne, les centres de recherche en Suède et aux Etats-Unis devront contribuer davantage au plan de baisse des effectifs.