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Energie

Suez et Veolia démentent un rapprochement

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Des informations de presse ont fait état de discussions entre les deux groupes en vue d'un rapprochement, que ceux-ci auraient interrompues, jugeant l'opération "trop risquée".

Les groupes Suez Environnement et Veolia Environnement ont démenti samedi soir, dans des communiqués séparés, travailler à un rapprochement après des spéculations et des informations de presse sur le sujet.

"Suez Environnement dément les rumeurs selon lesquelles elle travaillerait à un rapprochement avec Veolia Environnement", indique Suez. "En réponse aux rumeurs de marché, un rapprochement avec Suez Environnement n'est pas à l'ordre du jour", écrit Veolia sans plus de précision.

Une source proche du dossier a fait état vendredi à l'AFP de discussions entre les deux groupes en vue d'un rapprochement, tout en soulignant qu'un tel scénario nécessitait la vente d'opérations de Suez ou de Veolia en France pour respecter la concurrence.

Sollicitées, plusieurs sources industrielles et officielles avaient néanmoins exprimé leurs doutes sur la possibilité de cette opération, en raison précisément de l'importance des participations respectives de Suez et Veolia dans le marché français de l'eau et des déchets.

Selon des informations du Monde publiées sur son site internet samedi soir, ces discussions auraient été interrompues il y a une dizaine de jours, "les deux groupes jugeant l'opération trop risquée", selon le quotidien.

Jean-Louis Chaussade, le directeur général de Suez Environnement, aurait contacté en août Antoine Frérot, le patron de Veolia, pour lui proposer "un rapprochement amical", "plusieurs réunions de travail" ayant eu lieu en septembre, croit savoir Le Monde.

Des banques d'affaires - Goldman Sachs puis Rothschild pour Suez, Deutsche Bank pour Veolia - auraient également participé aux discussions.

Deux grands

Suez Environnement, né en marge de la fusion entre Gaz de France et de la branche énergie de Suez (devenus GDF Suez) en 2007 voit son pacte d'actionnaires contrôlant le groupe arriver à son terme en juillet 2013, ce qui suscite des spéculations sur son avenir.

Il rassemble GDF Suez, principal actionnaire (35,4%), mais aussi Groupe Bruxelles Lambert --le groupe du milliardaire belge Albert Frère--, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), Areva, CNP Assurance et Sofina pour une part de contrôle opérationnel de 48,4%.

Selon Le Monde, GDF Suez n'aurait pas mis son veto à un rapprochement des deux groupes.

Veolia (ex-Générale des Eaux, ex-Vivendi Environnement), leader mondial de l'eau, et Suez Environnement (issu de la Lyonnaise des Eaux), ont actuellement une capitalisation boursière semblable d'environ 4,3 à 4,4 milliards d'euros, mais Veolia réalise un chiffre d'affaires deux fois supérieur à Suez.

Fusion

La question d'un rapprochement entre les deux poids lourds français des services à l'environnement s'était déjà posée par le passé.

Lorsque l'actuel patron d'EDF Henri Proglio dirigeait Veolia, une alliance avec l'italien Enel avait tenté en 2006 de mettre la main sur Suez (alors indépendant), le groupe français visant la partie environnement et Enel la partie énergie.

L'ébruitement du projet avait alors poussé l'Etat français, inquiet de l'entrée d'un groupe étranger, à monter en urgence la fusion de l'opérateur public Gaz de France avec Suez.

Ces nouvelles informations de presse interviennent alors que se tient lundi un conseil d'administration de Veolia, lors duquel doit notamment être abordé le dossier de la vente souhaitée par le groupe de sa participation dans le transporteur collectif Veolia Transdev.

Veolia, en difficulté et qui souffre d'une lourde dette, a lancé un vaste plan de restructuration qui inclut d'importantes cessions d'activités.