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Les sureffectifs à France Télévisions critiqués par un rapport parlementaire

Nouvelles critiques contre le PDG Rémy Pflimlin

Nouvelles critiques contre le PDG Rémy Pflimlin - -

Dans son rapport sur le budget 2013, la députée socialiste Martine Martinel dresse un bilan sévère des plans de départs volontaires mis en place par les chaînes publiques.

"Les efforts de gestion de la direction sont insuffisants. Le groupe n’a pas totalement joué le jeu, et a manqué aux engagements pris en matière d’amélioration de la gestion". Dans son rapport sur le budget 2013 (disponible ci-contre), la députée socialiste Martine Martinel n'est pas tendre avec les dirigeants de France Télévisions.

Ses critiques portent en particulier sur les effectifs des chaînes publiques. Le contrat d'objectifs et de moyens conclu avec l'Etat "prévoyait une stabilité des effectifs en 2011 et 2012, suivie d’une baisse de 5% d'ici 2015". Or, en réalité, "les charges de personnel ont augmenté de 2,74% en 2011. Les effectifs ont augmenté de 1,8% en équivalents temps plein moyen annuel, ce qui représente une augmentation de 193 personnes. Cette augmentation est due à un recours accru aux non permanents (+228), les effectifs permanents diminuant très légèrement (-35). Et au cours des premiers mois de 2012, l’augmentation des effectifs s’est poursuivie..."

La rapporteure du budget médias juge cela "pardoxal", car les chaînes publiques viennent de mener deux plans de départs volontaires en pré-retraite, qui "auraient dû conduire à une diminution des effectifs". Ces deux plans auront coûté 58 millions d'euros "sans impact sur les effectifs", dont 37,5 millions pour le second plan (687 départs) -un bilan financier "désastreux".

En outre, le rapport, citant l’intersyndicale, affirme que la création de l'entreprise unique a entraîné "la création de 350 postes de managers, ce qui aurait accru la bureaucratie et alourdi l’organisation".

Le gouvernement critiqué

Autre critique: la députée "regrette" que les deux tiers du plan d'économie mis en place en 2012 porte sur les programmes.

Pire: "les changements d’orientation décidés par la nouvelle direction auront plongé le groupe dans une phase sans précédent d’instabilité stratégique, et ce, pour des résultats plus que discutables".

Mais la députée socialiste critique aussi le gouvernement, qui "a systématiquement remis en cause les engagements pris par l’État dans le cadre des contrats d’objectifs. Force est de constater que l’État ne sait pas ce qu’il attend du groupe. Il ne cesse de multiplier ses missions, tout en lui demandant de réaliser des économies. Il lui demande de se défaire de la contrainte de l’audience, tout en exigeant de ses programmes qu’ils fédèrent le plus large public possible…"

Trop ou pas assez de chaînes publiques?

Pour conclure, le rapport fait plusieurs suggestions. Il estime qu'il faut revoir les obligations de production, aujourd'hui trop favorables aux producteurs: "France Télévisions est tenue de racheter les droits des programmes qu’elle a déjà intégralement financés, si elle veut pouvoir les reprogrammer sur une de ses antennes. Le contribuable paie donc deux fois! C’est le cas du feuilleton 'Plus belle la vie', qui a dû être racheté deux fois par France Télévisions".

Le rapport se dit favorable au rétablissement de la redevance dans les résidences secondaires. "Les chaînes du service public se sont ajouté les unes aux autres sans qu’une réflexion préalable n’intervienne. La question du périmètre et des missions du service public mérite donc d’être reposée", écrit aussi Martine Martinel, sans trancher la question, suggérant juste de créer une chaîne d'information. Elle repose aussi la question de la publicité après 20h, mais sans prôner clairement son rétablissement.

Jamal Henni