La sûreté de plusieurs réacteurs nucléaires européens mise en cause
La sûreté nucléaire européenne est sur le qui-vive. Ce jeudi, une réunion des représentants des autorités chargées de la sécurité nucléaire en Belgique, en France, en Allemagne et en Espagne se tient à Bruxelles. Neuf centrales, situées dans ces pays, sont équipées de cuves de refroidissement potentiellement défaillantes. Or ces éléments sont particulièrement sensibles puisqu’ils abritent le cœur des réacteurs nucléaires.
Le problème a été révélé, le 8 août, après la révision des cuves du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, en Belgique. Cette inspection annuelle a mis au jour de "potentielles fissures", liées à de graves défauts dans l'acier de la cuve. Depuis, le réacteur de la centrale belge, gérée par une filiale de GDF Suez, est à l'arrêt. Le combustible qu’il contient a été déchargé pour écarter tout danger. Mais le problème est loin d'être résolu.
21 cuves potentiellement fissurées dans le monde
Les cuves en question ont été fabriquées par le constructeur hollandais Rotterdamsche Droogdok Maatschappij (RDM), qui a cessé ses activités en 1996. L’ensemble des cuves conçues par RDM pourraient présenter les mêmes risques. En tout, 21 centrales pourraient être concernées à travers le monde. Ainsi, la Commission européenne voudrait des inspections en profondeur dans ces réacteurs, mais elle ne peut pas les imposer.
Si d'autres fissures étaient découvertes, ce serait un véritable casse-tête pour les autorités concernées. En effet, il est presque impossible de remplacer une cuve de réacteur, à cause de la dose de rayonnements dégagée. L’opération n'a d'ailleurs jamais été tentée dans l'Histoire.