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Surtaxe sur les entreprises: le patron de la Maif évoque des hausses de tarifs chez les assureurs

Pascal Demurger estime que tous les assureurs ne pourront pas prendre sur leurs réserves pour compenser cette taxe

Pascal Demurger estime que tous les assureurs ne pourront pas prendre sur leurs réserves pour compenser cette taxe - Miguel Medina - AFP

Dans un entretien au Parisien, Pascal Demurger critique la surtaxe sur les entreprises mise en place par le gouvernement pour compenser la censure de la taxe sur les dividendes. S'il dit que son groupe puisera dans ses réserves pour faire face à ce coût, il craint que cela ne soit pas le cas de tous les assureurs.

Banquiers et assureurs mutualistes continuent d'être vent debout contre la surtaxe sur les grandes entreprises mise en place par le gouvernement dans un collectif budgétaire en cours de discussion au Parlement.

Pour rappel cette surtaxe doit permettre de trouver les fonds nécessaires pour faire face aux remboursements dûs à la censure de la taxe sur les dividendes à 3%. Intérêts moratoires compris, l'État va en effet devoir restituer 10 milliards d'euros aux entreprises qui devaient acquitter cet impôt.

L'exécutif a ainsi décidé d'instaurer une surtaxe temporaire d'impôt sur les sociétés, qui passe de 33,3 à 38,3% sur les bénéfices de plus d'un milliard d'euros, taux qui passe à 43,3% pour les bénéfices supérieurs à trois milliards.

200 millions de surcoût pour les assureurs mutualistes

Problème: les entreprises payant cette surtaxe ne sont pas toutes celles qui vont récupérer des remboursements sur la taxe sur les dividendes (et réciproquement). C'est le cas des assureurs mutualistes. Dans un entretien au Parisien, Pascal Demurger, le directeur général de la Maif souligne ainsi que son groupe de par sa structure "ne verse pas de dividende". "En revanche, puisque nous faisons des bénéfices nous payons de l'impôt sur les sociétés. Nous allons donc être amenés à payer un surplus d'impôt sur les sociétés", explique-t-il.

Pascal Demurger estime ainsi le surcoût à 200 millions d'euros pour les mutuelles d'assurances et à "une dizaine de millions d'euros" pour son propre groupe. Il assure que la Maif "fera en sorte de prendre dans ses réserves pour éviter d'augmenter ses tarifs à ce titre. Malheureusement toutes les sociétés d'assurances ne vont pas pouvoir en faire de même. Les tarifs des assurances risquent d'augmenter", conclut-il.

Avant lui, le directeur du Crédit Mutuel Daniel Baal mettait en évidence les mêmes problèmes sur BFM Business le 3 novembre dernier. "Cette surtaxation, qui va en plus frapper des entreprises qui ne récupéreront pas le remboursement de la taxe illégale, est une solution du passé. C'est une mauvaise démarche", décriait-il, estimant le surcoût pour son groupe à hauteur de 315 millions d'euros.

Selon la Fédération française de l'assurance, la surtaxe sur les grandes entreprises devrait coûter entre 800 et 1 milliard d'euros aux assureurs. De leur côté, Crédit Agricole, BPCE et le Crédit Mutuel ont évalué leur surcharge fiscale à 1 milliard d'euros dans une tribune publiée dans Les Échos.

J.M.