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Tampax va (enfin) donner la composition des tampons

Tampax rend un peu moins opaque la composition de ses tampons.

Tampax rend un peu moins opaque la composition de ses tampons. - Loic Venance - AFP

La marque du géant Procter & Gamble promet de publier la composition de ses tampons sur ses emballages dès le printemps 2017, selon 20 minutes. Mais rien ne dit que la liste sera exhaustive.

Le leader mondial des tampons accepte de faire preuve de davantage de transparence. Tampax, la marque de protection périodique du géant Procter & Gamble, va publier dès le printemps 2017, sur ses boîtes de tampons, la composition de ces produits, affirme 20 minutes ce lundi.

Des femmes militent en ce sens depuis des mois, à l'instar de Mélanie Doerflinger, étudiante d'une vingtaine d'années. Depuis plus de deux ans, elle se bat pour obliger les industriels des tampons et des serviettes à détailler précisément tout ce qui entre dans la composition de ces produits. Sa pétition pour "rendre visible la composition des tampons de la marque Tampax" a recueilli 260.000 signatures.

Le "secret industriel" pour ne rien dévoiler

En parallèle, il y a la concurrence de la mooncup, une protection périodique "écologique", les médecins qui s'inquiètent de la recrudescence de chocs toxiques, le cas très médiatisé de Lauren Wasser, cette mannequin amputée d'une jambe en 2012 à cause de cette infection. Bref, les fabricants de tampons et serviettes sont chahutés depuis des mois.

Ces marques qui refusaient jusque-là de communiquer sous prétexte de préserver leurs "secrets industriels" semblent changer de braquet. En avril 2016, Tampax fait apparaître dans la notice à l'intérieur des boîtes de tampons quelques "ingrédients" qui entrent dans sa composition. En mai 2016, la marque publie sur son site une vidéo dans laquelle interviennent des femmes présentées comme "expertes scientifiques Tampax". Elles expliquent que les tampons de la marque se composent de coton et de rayonne, une sorte de "soie artificielle". Et aussi de polyéthylène et de polypropylène, des matériaux "très utilisés dans les vêtements de sport".

Pas de quoi satisfaire les militantes, qui attendent de voir le détail des informations que va publier Tampax au printemps. "Si c'est pour inscrire sur l'emballage la même information que celle qui figure sur la notice, à savoir trois ou quatre éléments de composition, c'est hautement insuffisant", commente Mélanie Doerflinger.

Pour elle, les fabricants de serviettes et tampons doivent être soumis aux mêmes obligations que ceux des produits cosmétiques. C'est-à-dire, publier une liste exhaustive des composants du tampon, dans l'ordre de la quantité utilisée. Liste dans laquelle serait également mentionnées les traces de dioxine et de polluants éventuels, comme le glyphosate. En effet, plusieurs études, dont une enquête de 60 millions de consommateurs publiée en 2016, constataient la présence de résidus de pesticides comme le controversé Roundup dans les protections périodiques!

Nina Godart