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Hollande exclut une forte hausse des prix de l'électricité dès l'été

La CRE ne formule que des recommandations sur le prix de l'électricité

La CRE ne formule que des recommandations sur le prix de l'électricité - -

Le président de la République a réagi aux recommandations de La Commission de régulation de l'énergie qui a préconisé, mercredi 5 juin, une hausse des tarifs de 6,8% à 9,6% cet été. François Hollande s'est déclaré hostile à une trop forte hausse immédiate.

Les tarifs de l'électricite pour les ménages devraient augmenter de 6,8% à 9,6% cet été, a estimé ce mercredi 5 juin la CRE (Commission de régulation de l'énergie), puis d'environ 3,2% en 2014 comme en 2015, publiant un rapport sur les coûts de production de l'électricien français.

Selon les propos rapportés par la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, François Hollande exclut de rattraper "immédiatement" le retard accumulé sur les hausses de tarifs, en raison de la baisse de pouvoir d'achat des Français.

Delphine Batho, avait auparavant fait savoir que le gouvernement ne se prononcerait qu'en juillet sur une éventuelle augmentation. Mais qu'il n'est pas question d'accepter la hausse suggérée par la CRE.

"Il n'est pas question d'accepter une telle hausse de l'électricité cumulée au regard du pouvoir d'achat des Français", a réagi Delphine Batho à l'issue du conseil des ministres. "Le gouvernement se prononcera en tenant compte des coûts de production mais aussi du pouvoir d'achat", a-t-elle ajouté.

Des quiproquos

Selon la CRE, cette forte hausse doit permettre de couvrir la hausse des coûts supportés par EDF, la commission affirmant avoir constaté une différence de 1,47 milliard d'euros entre ces coûts et les tarifs de l'électricité fixés en 2012.

Selon ses calculs, il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6% (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.

"L’augmentation des charges fixes d’exploitation au cours des cinq dernières années, d’environ 5,1 % par an, traduit la densification des opérations de maintenance (...) et la nécessité du renouvellement des compétences pour préparer les départs en retraite importants des années à venir", souligne la CRE.

"Le poids des investissements au sein des coûts fixes s’accroît considérablement depuis quelques années", ajoute-t-elle.

Pour formuler ses avis sur les évolutions tarifaires décidées par les ministres, habituellement en juillet ou en août, la CRE procède chaque année à l’examen des coûts de production et des coûts commerciaux de l’entreprise EDF. Mais elle n'impose rien. "La CRE est compétente pour estimer et constater les coûts de fourniture des clients au tarif réglementé, mais non pour les réguler", rappelle-t-elle à ce titre.

Cet avis consultatif, et la complexité des différents mécanismes des prix de l'énergie, a donné lieu à un joli quiproquo sur une autre source d'énergie, le gaz, il y a deux semaines. GDF a ainsi du préciser que les prix n'augmenteraient pas alors que la CRE avait rendu un avis qui affirmait le contraire.

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J.M. avec Reuters