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Carlos Tavares: "PSA a désormais trois marques"

Carlos Tavares compte poursuivre le redressement de PSA pour que le groupe diminue sa dette.

Carlos Tavares compte poursuivre le redressement de PSA pour que le groupe diminue sa dette. - -

Le futur numéro un de PSA a été interviewé par BFM Business, ce mardi 4 mars, en marge du Salon de l'auto de Genève. Il a donné davantage de détails sur son projet pour la marque DS.

Transfuge de Renault, Carlos Tavares s'apprête à prendre les rênes du grand rival PSA. L'ex-numéro deux de la marque au losange va ainsi devenir président du directoire du constructeur automobile, en lieu et place de Philippe Varin le 31 mars.

En marge du Salon de l'auto de Genève, il a été interviewé par BFM Business, ce mardi 4 mars. Il est notamment revenu sur la stratégie qu'il prévoit pour le groupe à l'horizon 2016.

> Comment comptez-vous organiser vos marques?

"Le groupe PSA a maintenant trois marques: Peugeot, Citroën et une marque premium, DS, qui deviendra un jour autonome. Les équipes ont beaucoup travaillé pour avoir un positionnement des trois marques qui leur laisse le champ libre sans avoir à se marcher sur les pieds, ce qui a pu se produire dans le passé. La stratégie est donc de faire en sorte que la différenciation des marques soient plus marquées qu'elle ne l'a été autrefois".

> Quand la marque DS deviendra-t-elle autonome?

"C'est un phénomène continu qui se construira au fil du temps. La marque DS est déjà autonome en Chine avec des showrooms et des concessions dédiés.

Chaque fois que nous allons introduire la marque dans un nouveau pays, nous allons le faire de manière autonome et je pense qu'au niveau européen aussi il y aura petit à petit un début d'autonomie qui se fera progressivement, avec d'abord des corners dans nos concessions puis une émancipation. Je pense que le phénomène durera une vingtaine d'années".

> Pensez pouvoir tenir vos objectifs et revenir à une situation saine en 2016?

"Objectivement, il faut reconnaître que les résultats de 2013 sont en nets progrès par rapport à 2012. Il est donc juste de dire qu'il y a un redressement amorcé. Mais dans l'industrie automobile c'est l'exécution qui fait la différence. Sur cet amorce de redressement, il nous faut donc concrétiser, rester constant dans l'effort, jusqu'à ce que l'entreprise puisse retrouver une marge d'autofinancement positive et donc commencer à réduire sa dette, qui pèse aujourd'hui sur ses comptes".

> PSA a-t-il besoin d'un électrochoc?

"Je ne sais pas. Nous avons surtout besoin de travailler avec une vision claire sur ce que nous souhaitons accomplir. C'est-à-dire faire en sorte que l'entreprise puisse créer du profit et réduire ses pertes via sa propre capacité à gérer du business.

Et on voit que cette entreprise a une grande capacité à faire de très belles voitures. Et quand on a la chance de travailler dans une entreprise qui sait faire des produits de grande qualité, on doit avoir confiance dans l'avenir. Il faut rester persévérant continuer à faire des produits que les gens veulent acheter et non pas remplir des cases sur un tableau".

"Les produits doivent être avant tout désirables, bien positionnés et en nombre limité pour ne pas disperser les moyens qui sont les nôtres, qui sont limités".

> Que change la nouvelle structure du capital de PSA?

"Je la vois comme une force et comme une très grande opportunité. On a l'habitude de dire dans les grandes entreprises que, lorsque vous avez dans les comités de direction une grande diversité, cette grande diversité vous permet de prendre de meilleures décisions car dans la phase de débat, elle permet de regarder le problème avec des angles différents.

Vous avez ainsi l'opportunité de prendre des décisions de meilleure qualité. A nous, le président du conseil de surveillance et moi-même dans mon rôle de président du directoire, de créer ce climat de décision constructive".

J.M.