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Tavernost: "Rising Star n'est pas un accident industriel"

Un recours va être déposé en Conseil d'Etat au sujet de Paris Première

Un recours va être déposé en Conseil d'Etat au sujet de Paris Première - -

Le télé-crochet a été un échec d'audience qui aurait dû être diffusé sur W9 mais n'entraînera pas "de drame financier', a déclaré le patron de M6 sur BFM Business.

Rising Star n'est pas un échec total. Tel est en tous cas l'avis de Nicolas de Tavernost, invité de BFM Business vendredi 21 novembre.

Certes, "Rising Star a été un échec d'audience, probablement car c'était très technologique. C'était un peu trop en avance, ou trop ciblé sur les jeunes. Le format n'a pas fonctionné dans tous les pays. En Israël et au Portugal, ça avait correctement marché. Aux Etats-Unis, en Allemagne et en France, ça n'a pas bien marché. Ce n'est pas une question de production, de jury, d'animateurs...", a estimé le président du directoire de M6.

Mais le télé-crochet interactif "n'est en aucune façon un accident industriel. Ce n'est pas du tout un drame financier. La première émission a rapporté beaucoup, il y a eu beaucoup de parrains... Ca n'atteindra pas notre résultat de cette année", a assuré le patron de la Six, invité d'Hedwige Chevrillon.

Moralité: "on ne l'a pas mis sur la bonne chaîne. Il aurait mieux fallu le mettre sur W9. Mais c'était difficile car cela coûtait trop cher à produire": entre 600.000 et un million d'euros par émission. 

Jeu égal avec TF1

Nicolas de Tavernost fait donc contre mauvaise fortune bon coeur: "je préfère avoir un échec hebdomadaire sur une courte période, et avoir un succès quotidien sur une longue période. Les reines du shopping sont un succès d'audience considérable, et nous faisons quasiment jeu égal avec TF1 sur la cible commerciale" -les fameuses ménagères de moins de 50 ans. 

Selon lui, la grille de M6 "marche fantastiquement bien de 17h à 20h50". Quant à l'audience globale, "nous serons durablement au-dessus de 10%. Même si une inflexion peut se produire un mois où il y a un événement spectaculaire, ou la Coupe du monde..."

Quant à l'audience auprès des fameuses ménagères, elle "remonte de manière spectaculaire: nous étions à 15% il y a trois mois, nous sommes à 17% depuis début novembre". Bref, "2014 ne sera pas une annus horribilis. Nous sommes pleins en publicité en ce moment, et j'espère que ça se traduira dans les prix l'année prochaine"

Deux nouveautés 2015

Enfin, Nicolas de Tavernot a levé le voile sur deux programmes qui seront mis à l'antenne l'an prochain: "une émission d'humour en soirée, et une émission sur les couples en avant soirée".

Par ailleurs, le patron de la Six a balayé d'un revers de main le tsunami Netflix: "ce n'est pas un sujet pour nous. La durée d'écoute varie beaucoup plus en fonction du climat qu'en fonction du digital. Je suis plus inquiet par le réchauffement climatique que par le digital..."

Recours sur Paris Première

Fin juillet, le gendarme de l'audiovisuel a refusé le passage de Paris Première sur la TNT gratuite. Vendredi, son propriétaire M6 a annoncé qu'il déposerait un recours contre ce refus: "nous allons faire valoir nos droits. Le Conseil d'Etat sera évidemment amené à se prononcer sur ce dossier", a déclaré Nicolas de Tavernost.

Quant à l'avenir de Paris Première, "cela va dépendre de la négociation avec les opérateurs (qui distribuent la chaîne). Nous sommes en train de négocier pour savoir s'ils sont prêts à continuer de payer la chaîne après janvier 2015. Si la réponse est non, nous prendrons la décision".

A plus long terme, "l'avenir de Paris Première ne sera pas durablement assuré (dans un modèle) payant. Par exemple, la fusion entre SFR et Numericable se traduit par une réduction de l'argent donné aux chaînes". Résultat: le modèle des chaînes payantes "va être mis en difficulté". Nicolas de Tavernost en appelle donc au gendarme de l'audiovisuel: "le CSA ne pourra laisser faire la fin des chaînes de manière passive, ce n'est pas possible!"

Jamal Henni