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Telecom Italia: Niel marque bien sa différence avec Bolloré

Xavier Niel : "Je n'ai jamais fait de raids financiers dans vie".

Xavier Niel : "Je n'ai jamais fait de raids financiers dans vie". - Bertrand Guay-AFP

Le fondateur de Free se présente en investisseur industriel par rapport à Telecom Italia. Dans un entretien au quotidien La Stampa, Xavier Niel estime que l'opérateur italien peut participer à la consolidation des télécoms en Europe.

Xavier Niel entend jouer seul sa partition en Italie, mais toute sa partition. Disposant d'options d'achat d'actions qui représentent 15% du capital de Telecom Italia, le fondateur de Free a révélé pour la première fois ses intentions comme investisseur potentiel dans la péninsule

Dans un entretien au quotidien La Stampa, la 10ème fortune de France prend le soin rassurer l'establishment italien sur ses projets: "Je ne suis pas un raider. Je n'ai jamais, je dis bien jamais, effectué de raids financiers dans ma vie. Je suis un investisseur industriel. Peut-être me confond-t-on avec quelqu'un d'autre...".

L'allusion vise directement Vincent Bolloré avec lequel il prend le soin de ne pas être comparé. Le milliardaire breton traîne avec lui une solide réputation de financier coutumier des raids hostiles, ainsi qu'il vient encore de le montrer en investissant, via Vivendi, dans l'éditeur français de jeu Ubisoft et Gameloft.

Xavier Niel affirme ne pas agir de concert avec Vincent Bolloré, qui détient, via Vivendi, 20% de l'opérateur italien: "Nous nous connaissons depuis longtemps et nous sommes très différents. Nous n'avons jamais été ensemble dans une entreprise et nous ne le sommes pas davantage en Italie dans le cas présent".

Xaviel Niel jugera Vincent Bolloré sur ses actes...

Alors que Vivendi a obtenu, la semaine dernière, quatre postes d'administrateur au sein de l'opérateur italien, il commente sobrement: "J'ai vu ce qu'il a fait mardi dernier. Maintenant, nous devons juger sur les faits".

Dans son entretien au quotidien italien, il en profite pour accorder un brevet de bonne gestion à Telecom Italia tout en estimant qu'il affiche quelques faiblesses. "L'avenir de Telecom, comme pour tous les opérateurs, est dans la fibre optique. On doit lui donner la capacité d'investir à la fois dans la fibre optique et le mobile 4G et de générer des revenus plus élevés, tout en maintenant les tarifs les plus bas".

Il ajoute en forme de conclusion: "Je pense que Telecom Italia a tous les atouts pour devenir le consolidateur ou l'un des consolidateurs sur le marché européen. Telecom Italia peut aller partout en Europe sans avoir le lourd héritage des autres opérateurs. Mais, les actionnaires doivent lui donner les moyens de le faire".

Frédéric Bergé