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Tim Cook somme Donald Trump de baisser d'un ton avec la Chine

Tim Cook, PDG d'Apple, a expliqué à Donald Trump en quoi sa politique vis-à-vis de la Chine est "problématique"

Tim Cook, PDG d'Apple, a expliqué à Donald Trump en quoi sa politique vis-à-vis de la Chine est "problématique" - NICHOLAS KAMM / AFP

Fin avril Tim Cook a rencontré Donald Trump pour expliquer les conséquences du durcissement de sa politique à l'égard de la Chine. Selon le patron d'Apple elle est "problématique" pour les entreprises chinoises et américaines qui ont besoin les unes des autres.

En voulant trop protéger Apple, Donald Trump ne risque-t-il pas de la fragiliser? C’est ce que semble craindre Tim Cook. Lors d’une rencontre qui s’est tenue fin avril à la Maison Blanche avec le président américain, le patron d’Apple a vivement réagi à la politique économique menée à l’égard des "Dreamers", ces immigrés arrivés clandestinement aux États-Unis et menacés d’expulsion après y avoir construit leur vie depuis de nombreuses années. Mais aussi celle à l’égard de la Chine comme il l'a expliqué à Bloomberg ce mercredi 16 mai.

Il a donné son point de vue sur la taxe de 25% sur les importations chinoises d’une valeur de 50 milliards de dollars. Le patron d'Apple estime que "si les politiques commerciales précédentes n’étaient pas parfaites", celle de Donald Trump est "problématique".

"Les taxes ne sont pas une bonne approche"

Les taxes "ne sont pas la bonne approche" dans cette situation, estime le dirigeant. Il a expliqué les choses d’une manière "plus analytiques" pour le lui "démontrer". Tim Cook n’entre pas dans le détail de ces arguments, mais ils sont faciles à imaginer.

La Chine est devenu l’un des marchés les plus importants pour Apple. Il y a réalisé un chiffre d’affaires de 18 milliards de dollars lors du dernier trimestre pour 35 milliards réalisés aux États-Unis.

Sa force de frappe est constituée de 41 AppleStore en plus de la boutique en ligne et du magasin d’applications. Depuis 2010, le groupe américain a versé 17 milliards de dollars aux développeurs chinois. Mais surtout, c’est en Chine qu’Apple fabrique ses appareils (Mac, iPhone, iPad…) dans les usines de Hon Hai Precision Industry et Pegatron.

Sauver les emplois chinois?

Tim Cook ne dit pas ce que Donald Trump a répondu. Ce que l’on sait c’est que malgré ce plaidoyer, le président américain a continué à mener la vie dure à Huawei et ZTE, deux entreprises chinoises qui avaient des ambitions aux États-Unis.

Suspectées d'espionnage pour le compte de Pékin, leurs smartphones ont d’abord été bannis du marché. Début mai, ZTE a aussi été lourdement sanctionné pour avoir violé l’embargo avec l’Iran et la Corée du Nord. Pendant sept ans, il ne pourra plus s’équiper de technologies américaines comme l’OS de Google Android ou les puces Qualcomm. Le groupe chinois a lancé une alerte car selon ses dirigeants sa survie et l'avenir de ses 80.000 salariés sont en jeu. L’affaire a depuis été abordée entre les dirigeants chinois et américains. Donald Trump a assuré cette semaine qu’il allait tenter d'assouplir les sanctions pour sauver les emplois chinois.

Quant aux taxes sur les importations chinoises, le président américain assure vouloir faire un effort. Dans le style qui est le sien, il a publié sur Twitter un message qui finit par "soyons 'cool', tout va bien se passer!". Vraiment? Adam Schiff, membre démocrate de la Commission du Renseignement à la Chambre des représentants a répondu par un tweet: "Vous devriez vous soucier davantage de notre sécurité nationale que des emplois chinois". Comment Donald Trump va-t-il tenter de contenter la Chine, Apple et les représentants américains?

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco