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Tinder veut-il s’inspirer de Snapchat pour réinventer la drague?

Lancée sur l’App Store en 2016, Wheel est utilisée par les adolescents américains pour filmer leur "spring break" ou pour faire des blagues potaches.

Lancée sur l’App Store en 2016, Wheel est utilisée par les adolescents américains pour filmer leur "spring break" ou pour faire des blagues potaches. - Tommaso Boddi - Getty images North America/AFP

Le site de rencontres vient d’investir dans Wheel, une start-up californienne qui a développé une appli pour réaliser des courts métrages et les partager entre amis. Le but: se démarquer de ses concurrents en devenant une sorte de Snapchat de la rencontre amoureuse.

L’appli de rencontres Tinder vient de s’offrir Wheel, un réseau social de vidéos collaboratives qui permet en quelques clics de réaliser une vidéo pour la partager entre amis. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. Le seul élément financier connu est que Wheel a réussi à lever un total de 3,2 millions de dollars depuis sa création en 2015. Mais depuis l’annonce de ce rachat, la toile s’interroge sur la stratégie de Tinder.

Si l’appli a bâti sa réputation en surfant entre la rencontre amoureuse façon Meetic et la recherche d’un partenaire sexuel d’un soir à la Grindr, elle semble vouloir se réinventer façon Snapchat avec ses vidéos Live Stories. 

Pour matcher, moins de tchatche et plus de créativité

Wheel a été conçu, non pas pour draguer, mais pour se faire des amis en partageant des tranches de vie sous forme de petites vidéos. Lancée sur l’App Store en 2016, Wheel est utilisée par les adolescents américains pour filmer leur "spring break" ou pour faire des blagues potaches. Sur le magasin d’applis d’Apple, elle est proposée aux plus de 12 ans pour ses quelques scènes "suggestives", ses références aux drogues et une vulgarité qualifiée de légère. 

Sur Business Insider, Paul Boukadakis, cofondateur, explique que l’idée de départ était de faciliter la mise en relation des jeunes "autour de la création de contenus". Sur la côte Ouest, la popularité de Wheel est née grâce à Arnold Schwarzenegger qui s’est enregistré pour laisser un message à des lycéens qui lui avaient rendu hommage dans une vidéo postée sur le réseau social. Malgré cela, l’appli n’a pas rencontré le succès. Selon le site TechCrunch, elle n’affiche que 5.000 téléchargements localisés en Californie. L'App Store indique même ne pas pouvoir l'évaluer en raison d'un nombre insuffisant de notes. La start-up déclare néanmoins être à l’origine de 26 millions de rencontres quotidiennes. 

C’est sans doute ce score qui semble avoir séduit Sean Rad, président de Tinder, qui cherche à démarquer son service de la myriade de concurrents qui proposent un modèle similaire. Avec Wheel, le service va-t-il pouvoir réinventer la rencontre? C'est l'ambition de Tinder, mais pour matcher, il faudra moins de tchatche et plus de créativité, en évitant surtout de tomber dans la vulgarité qui pourrait inciter Apple à bannir l’appli de son magasin. Le pari de devenir le Snapchat de la rencontre n’est pas encore gagné.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco