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Toshiba veut se séparer de ses PC et de son électroménager

Le conglomérat japonais est en pleine restructuration. Il va céder des activités.

Il y a du changement chez Toshiba. En pleine restructuration à cause d'un scandale comptable, le conglomérat japonais cherche à céder ses activités de PC et appareils électroménagers, a déclaré le PDG à la presse, clarifiant ainsi ce qui était fortement pressenti depuis l'annonce d'une vaste réorganisation. Concrètement, Toshiba discute du rapprochement de ses PC avec ceux de Fujitsu et la firme Vaio (créée à partir de la division d'ordinateurs éponymes de Sony) et de ses produits blancs avec ceux de Sharp.

"Toshiba ne souhaite pas prendre la majorité des sociétés conjointes" qui seront établies pour regrouper ces activités, a précisé le PDG du conglomérat, Masashi Muromachi, lors d'un entretien accordé au quotidien Sankei Shimbun. Masashi Muromachi avait annoncé en conférence de presse la semaine dernière son intention de réduire la voilure dans ces deux domaines, ainsi que de céder à un tiers tout ou partie de l'activité des équipements médicaux, en plus d'un pan de ses divisions de semi-conducteurs.

Au total, la cession d'activités risque d'entraîner une chute des revenus de plus de 1.000 milliards de yens (7,5 milliards d'euros) par an et, selon M. Muromachi, le chiffre d'affaires de Toshiba pourrait tomber en 2016-2017 à moins de 5.000 milliards de yens (38 milliards d'euros), un niveau sous lequel il n'est pas passé depuis le milieu des années 1990. Les recettes de ventes de Toshiba ont connu un pic à quelque 7.600 milliards de yens en 2007-2008, avant la crise financière internationale, laquelle a aussi forcé à restructurer, mais les décisions d'alors n'ont pas permis un rétablissement durable.

Coupables d'artifices financiers 

Entre 2008 et 2014, trois PDG de Toshiba et plusieurs de leurs collaborateurs se sont rendus coupables d'artifices financiers qui ont abouti à surévaluer le bénéfice net des exercices concernés de 155,2 milliards de yens (1,1 milliard d'euros). Ces pratiques ont masqué la mauvaise santé de plusieurs divisions que le groupe est désormais contraint d'assainir. La direction de Toshiba a présenté la semaine dernière un plan de restructuration accompagné de la suppression de 10.600 postes dans le monde.

Toshiba, qui ne fabrique déjà quasiment plus de téléviseurs et autres produits audiovisuels (laissant d'autres utiliser sa marque à l'étranger), prend de plus en plus le chemin d'une société tournée vers la clientèle professionnelle dans les domaines de l'énergie et des mémoires flash (pour les divers appareils numériques et informatiques). Une perte nette de 550 milliards de yens est redoutée pour cette année comptable qui s'achèvera en mars 2016. Selon des propos confiés par le directeur financier au journal Nikkei, Toshiba négocie actuellement des prêts supplémentaires de 300 milliards de yens (2,3 milliard d'euros) auprès de ses banques.

D. L. avec AFP