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Toyota revoit à la baisse ses prévisions de ventes pour 2015

Deux Toyota Yaris sur la ligne d'assemblage du constructeur nippon à Onnaing, près de Valenciennes, en 2013.

Deux Toyota Yaris sur la ligne d'assemblage du constructeur nippon à Onnaing, près de Valenciennes, en 2013. - Philippe Huguen - AFP

Le constructeur japonais, qui a vu ses profits atteindre un niveau inédit au premier trimestre 2015-2016 grâce au yen faible, vise désormais un total de 10,12 millions de véhicules , contre 10,15 millions auparavant.

La course s'annonce toujours ultra-serrée entre Toyota et Volkswagen. Le constructeur d'automobiles japonais - récemment détrôné du premier rang mondial par son rival allemand - a écoulé au premier trimestre 2015-2016 moins de véhicules qu'un an plus tôt, à 2,502 millions d'unités (en incluant l'ensemble de ses marques: Toyota, voitures de luxe Lexus, mini-véhicules Daihatsu, poids lourds Hino).

Il a même revu ses ambitions pour l'année calendaire 2015 (qui ne coïncide pas pleinement avec l'exercice comptable). Le fabricant de la citadine Yaris et de la gamme hybride Prius vise désormais un total de 10,12 millions de véhicules (-1% sur un an), contre 10,15 millions escomptés auparavant. Volkswagen vient aussi d'abaisser ses projections et anticipe des ventes stables, autour de 10,1 millions. 

Grâce au yen faible, Toyota a pourtant vu ses profits atteindre un niveau inédit sur la période et s'achemine vers un nouvel exercice record. Le bénéfice net réalisé entre le 1er avril et le 30 juin a augmenté de 10% sur un an, à 646,39 milliards de yens (4,8 milliards d'euros), un résultat supérieur aux attentes des analystes, et le résultat d'exploitation de 9,1%, à 756 milliards de yens. Le tout pour un chiffre d'affaires en progression de 9,3%, à 6.987,6 milliards de yens (52 milliards d'euros).

Offensive en Chine

Dans le détail, le géant japonais - à l'instar de ses concurrents - a pris acte de "la détérioration de la situation économique en Chine", a expliqué Tetsuya Otake, un des directeurs du groupe, lors d'une conférence de presse. "Il y a un changement d'environnement. Pour le moment, nous n'avons pas observé d'impact sur nos ventes qui ont grimpé ces derniers mois, mais les marchés boursiers chutent et d'autres indicateurs sont mitigés, donc nous nous voulons vigilants", a-t-il déclaré.

Toyota n'en continue pas moins d'investir en Chine, en vue d'améliorer sa compétitivité sur le premier marché automobile mondial. Il prévoit d'ouvrir d'ici à mi-2018 une nouvelle ligne d'assemblage à Tianjin (nord), dotée d'une capacité annuelle d'environ 100.000 unités, qui viendra en remplacer une plus ancienne. Cette décision témoigne de l'offensive du groupe dans un pays où il est à la traîne, après l'annonce en avril d'une expansion de la production sur un autre site chinois.

Parmi les autres régions difficiles, Toyota a cité l'Asie, en particulièrement la Thaïlande, et la Russie. En revanche, le Japon, où ses ventes ont encore plongé au printemps, montre des signes de redressement, et le constructeur prévoit un léger mieux. Le marché américain reste quant à lui florissant, a précisé Tetsuya Otake.

Gare aux coûts des rappels

Fort de ce premier trimestre plutôt satisfaisant - à l'image des performances dévoilées par Honda et Nissan -, Toyota, qui avait fait état en 2014-2015 de bénéfices historiques, déjà par la magie des gains de change, a confirmé qu'il comptait faire encore mieux lors de l'exercice qui s'achèvera fin mars 2016. Il espère un bénéfice net de 2.250 milliards de yens (+3,5%, 17,7 milliards d'euros au taux de change retenu par le groupe) et un bénéfice d'exploitation de 2.800 milliards de yens (+1,8%).

Il a par ailleurs relevé son estimation de chiffre d'affaires, désormais attendu autour de 27.800 milliards de yens (219 milliards d'euros), contre 27.500 milliards initialement espérés, pour des ventes en volume globalement stables à 10,15 millions de véhicules.

Gare cependant aux coûts des rappels: la firme de la région de Nagoya (centre) a fait état au premier trimestre d'une hausse des dépenses liées à des problèmes de qualité. Elle a récemment convoqué au garage près de 10 millions d'automobiles à cause des airbags défectueux de son compatriote Takata, pour un total de 12 millions depuis le début de l'affaire.

V.R. avec AFP