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Travail dominical: le BHV dit non

Les salariés du BHV ont voté non, à une courte majorité, à l'ouverture du magasin le dimanche.

Les salariés du BHV ont voté non, à une courte majorité, à l'ouverture du magasin le dimanche. - R.g-s - Flickr - CC

Les salariés de l'enseigne parisienne ont dit non hier à l'éventualité d'ouvrir le magasin le dimanche. Du plomb dans l'aile pour l'accord de branche négocié actuellement par les grands magasins.

L'ouverture des grands magasins le dimanche à Paris n'est pas acquise. Sollicités pour se prononcer sur cette éventualité le 22 novembre, les salariés du BHV ont voté non à une courte majorité: 640 voix contre 627. Le magasin de la rue de Rivoli est situé dans une zone touristique internationale telle que définie par la loi Macron. Il aurait donc pu ouvrir, sous réserve d'obtenir l'accord des employés.

Deux des quatre syndicats de l'établissement, la CGT, qui bataille contre le travail du dimanche, et la CFTC, avaient déjà fait savoir qu'ils ne signeraient pas le texte. Les deux autres, SUD Solidaires BHV et CFE-CGC, attendaient le résultat de la consultation pour se déterminer.

La participation à ce scrutin a été massive, selon le syndicat SUD Solidaires. Pour tenir compte des "nombreux votes qui se sont exprimés, un vote bien plus important que pour les élections professionnelles", le syndicat ne signera donc pas l'accord avec la direction.

La direction, justement, "prend acte de ce résultat". "Il s'est joué à 13 voix. Ce qu'on retient, c'est qu'un salarié sur deux est pour l'ouverture" le dimanche, a déclaré une porte-parole du groupe Galeries Lafayette.

Un accord de branche "au rabais"

Si l'accord avait été validé, le BHV-Rivoli aurait été le premier grand magasin à s'être doté d'un texte sur les ouvertures dominicales tel que prévu par la loi Macron. Du coup, la perspective d'aboutir à un accord au niveau de la branche, accord que négocient actuellement les autres grands magasins, est fortement compromise. La dernière réunion qui devait se tenir mardi a été reportée à une date ultérieure. Les syndicats réclament une réécriture du texte. SUD Solidaires BHV a souligné dimanche que les ouvertures dominicales ne sont "ni un modèle social ni une possibilité de pérennité pour l'entreprise". Après la promulgation de la loi Macron, le syndicat qui a organisé le vote d'hier dit avoir préféré agir plutôt qu'attendre un accord de branche "au rabais qui ne bénéficierait qu'au patron et ne prendrait pas en compte toutes les spécificités" du magasin, comme il l'expliquait dans un tract.

Le projet d'accord prévoyait une majoration dégressive des dimanches travaillés: 100% de majoration du 1er au 5e dimanche avec repos compensateur, toujours une majoration de 100% du 6e au 15e dimanche mais sans repos compensateur, et 50% de majoration pour le reste des dimanches, sans repos compensateur. Il prévoyait aussi un plafond de 15 dimanches travaillés par an pour les salariés en CDI et l'embauche d'équipes dédiées de fin de semaine (150 à 200, selon SUD-BHV).

N.G. avec AFP