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Uber reconnaît avoir indemnisé ses chauffeurs qui manifestaient

Uber a reconnu avoir payé des chauffeurs alors qu'ils ne travaillaient pas, pour soutenir leur mouvement de protestation contre des mesures gouvernementales.

Uber a reconnu avoir payé des chauffeurs alors qu'ils ne travaillaient pas, pour soutenir leur mouvement de protestation contre des mesures gouvernementales. - Geoffroy Van der Hasselt - AFP

Le géant californien du VTC a reconnu ce mercredi avoir effectué des versements à des chauffeurs qui protestaient contre des décisions prises par Manuel Valls la semaine dernière. Uber évoque un "indemnisation".

Uber a bien indemnisé ses chauffeurs qui avaient cessé de travailler afin de protester contre les mesures prises fin janvier pour calmer les taxis par Manuel Valls. La filiale française de l'entreprise de VTC a reconnu ce mercredi 10 février que des versements avaient été effectués à des chauffeurs, comme "indemnisation", pendant leur mouvement de protestation, mais a assuré qu'il s'agissait d'une initiative isolée et que l'entreprise y avait "immédiatement" mis fin.

"Une équipe au sein d'Uber a offert jusqu'à cent euros d'indemnisation à quelques chauffeurs, en tant que compensation symbolique de la perte de chiffre d'affaires subie en raison des rassemblements", a indiqué un porte-parole de la plateforme de mise en relation avec des voitures de tourisme avec chauffeur.

La direction met fin rapidement aux indemnisations

Des rumeurs avaient circulé sur les réseaux sociaux en fin de semaine dernière sur des versements de l'ordre de la centaine d'euros par le géant américain du VTC à des chauffeurs qui prouveraient, photo à l'appui, qu'ils manifestaient.

Le porte-parole d'Uber France a indiqué mercredi qu'"un petit nombre de chauffeurs a été contacté par téléphone, avant que la direction de l'entreprise ne soit informée de cette initiative et ne décide d'y mettre fin immédiatement".

Les chauffeurs travaillant via les plateformes de type Uber, SnapCar ou Chauffeur-Privé mais exerçant avec une licence de transport collectif (Loti) sont mobilisés depuis plus d'une semaine. Ils demandent un gel des mesures prises par le Premier ministre Manuel Valls après un mouvement de colère des taxis fin janvier, notamment la mise en demeure aux plateformes de se mettre en conformité d'ici au 28 février avec la réglementation.

Les chauffeurs aux voitures endommagées sont aidés

Celle-ci stipule que les Loti ne peuvent pas effectuer de transports individuels, contrairement aux détenteurs des licences VTC, jusqu'à récemment plus difficiles à obtenir. Les chauffeurs Loti redoutent par conséquent de se voir déconnectés des plateformes et de perdre ainsi leur plus importante source de revenus. "Plus de 10.000 chauffeurs professionnels risquent de perdre leur emploi en raison d'une décision du gouvernement. Ils nous ont demandé de leur apporter notre soutien; c'est ce que nous avons fait en suspendant notre application", a expliqué le porte-parole d'Uber.

Les organisateurs des manifestations de chauffeurs avaient en effet demandé aux plateformes de montrer leur soutien en interrompant symboliquement leurs activités mardi 9 février. Uber a suspendu l'accès à son application de réservation de 11h00 à 15h00. Mercredi, le porte-parole d'Uber France a indiqué que sa société aiderait "également les chauffeurs dont les voitures ont été endommagées pendant les manifestations".

N.G. avec AFP