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Uber rêve d'en finir avec les bouchons grâce aux taxis volants

Airbus

Airbus - Ces appareils volants pourraient atterrir sur des toits

Le groupe californien a dévoilé jeudi sa grande ambition pour la décennie à venir: créer un grand réseau d'aéronefs électriques à décollage vertical permettant aux citadins de se déplacer beaucoup plus vite. Les courses seraient moins coûteuses qu'en voiture.

230 heures par an. Voilà le temps que perd chaque année chaque habitant de San Francisco dans les bouchons. Selon une étude menée par Uber, cette perte de temps représenterait pas moins de 500.000 heures de productivité en moins pour l'économie locale chaque jour. Une étude du Center for Economics & Business Research a estimé, elle, à 25 milliards d'euros d'ici à 2030, le coût des embouteillages pour l'économie française.

Pour remédier à ces problèmes, Uber pense avoir trouvé LA solution: le taxi volant. Les aéronefs utilisés serait des avions à décollage vertical, VTOL (Vertical take-off landing aircraft").

Vertiports et Vahana

Même si des versions électriques sont en cours d'expérimentation, Uber ne souhaite pas utiliser des hélicoptères: "Trop bruyants, inefficaces, polluants et chers pour un utilisation à grande échelle", fait valoir la start-up californienne. Uber veut que ses futurs aéronefs disposent d'une propulsion électrique leur permettant de circuler sans bruit dans les cieux urbains évitant ainsi de perturber le voisinage. Les taxis volants se rechargeraient dans ce qu’Uber appelle des "vertiports", installés sur les toits des immeubles de parking ou sur des terrains inutilisés autour des échangeurs routiers.

Ces aéronefs conçus pour le transport urbain de plusieurs personnes n'existent pas encore. Et Uber ne compte pas les produire lui-même. Le groupe a identifié une dizaine d'entreprises qui travaillent déjà sur ces taxis du futur. Le groupe californien cite notamment les avions S2 et S4 de Joby Aviation et le Vahana d'Airbus. Des projets futuristes mais qu'Uber semble prendre très aux sérieux.

Le Joby S2
Le Joby S2 © Joby
Le Vahana d'Airbus
Le Vahana d'Airbus © Airbus

Un coût dégressif

Dans son rapport, Uber va jusqu'à faire des projections pour étudier le coût d'exploitation de ses taxis volants sur la base d'un cahier des charges succincts (4 places, 2080 heures d'utilisation annuelles, possibilité d'intégrer un système de pilotage autonome etc..). Selon ses estimations, le coût de production d'un tel véhicule serait, au début de 1,2 million de dollars, auquel il faudrait rajouter une masse salariale annuelle de 75.000 dollars (à raison de 1,5 pilote par aéronef). Mais si la production passe à 5.000 unités par an, le coût d'un seul aéronef se limiterait alors à 200.000 dollars. Et s'il est doté d'une technologie de pilotage autonome, ses passagers pourraient voyager seuls. Avec à la clé une grosse économie: le "kit véhicule autonome" est estimé à 60.000 dollars par engin.

Un grand sommet en 2017

Le groupe évalue ainsi à 21 dollars le prix d'une course pour un trajet de 70 km. "Nous pensons qu'il est possible de rendre les VTOL plus avantageux que l'achat d'un véhicule privé, et d'en faire une alternative crédible aux co-voiturage", indique Uber.

Pour faire avancer cet ambitieux projet, le groupe compte organiser début 2017 un grand sommet réunissant industriels et régulateurs. Uber espère que le projet sera réalisable dans une dizaine d'années.

D'autres grands groupes prennent très aux sérieux le transport aérien en ville. En août dernier, Airbus a ainsi levé le voile sur ses impressionnants projets de taxis volants du futur.