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UFC-Que Choisir appelle à payer les médecins "en pièces jaunes"

L'UFC-Que Choisir s'oppose aux médecins

L'UFC-Que Choisir s'oppose aux médecins - Philippe Huguen - AFP

L'association de consommateurs réagit au refus des médecins de prendre la carte Vitale lors des consultations, qui pénalise les patients en augmentant les délais de remboursement. Elle les invite à régler leur praticien avec de la petite monnaie.

L'UFC-Que Choisir en guerre contre les médecins. L'association de consommateurs appelle les patients à régler les honoraires de leur praticien avec "des pièces jaunes", dans un communiqué publié ce mercredi 7 janvier. Une manière de répondre aux menaces perpétrés par les syndicats de médecins.

Ces derniers ont, en effet, appelé à mener une "guérilla administrative" en refusant notamment d'utiliser la carte Vitale pour télétransmettre les feuilles de soins électroniques.

Le but avoué: multiplier les envois de feuilles de soin manuscrites pour engorger les services de l'assurance-maladie. Or les caisses primaires de la Sécu "ne sont plus dimensionnées pour traiter un tel afflux, surtout en période hivernale", rappelle l'UFC-Que Choisir.

Deux mois de délai pour être remboursé

L’association juge le mode d'action des médecins "irresponsable" car les patients se retrouvent pris en otage. En effet, en plus d'être obligés de payer un timbre pour envoyer leur feuille de soin, ils devront aussi subir des retards sur le remboursement des consultations. Le délai normal, déjà allongé à une dizaine de jours par l’utilisation de la feuille de soins papier contre cinq jours avec la carte Vitale, devrait s'étendre davantage encore. L’assurance-maladie parle de retards pouvant atteindre deux mois.

Par ailleurs, l'opération des médecins "sera source de frais de gestion supplémentaires pour la sécurité sociale, à l’heure où il faut au contraire économiser sur ceux-ci pour continuer à financer notre système de santé", souligne l’UFC-Que Choisir.

Depuis la fin du mois de décembre, les professionnels de la santé ont entamé une mobilisation pour contester contre le projet de loi Santé de la ministre Marisol Touraine. Ils dénoncent tout particulièrement la généralisation d'ici à 2017 du tiers payant, qui permet aux patients de ne pas avoir à avancer l'argent de leur consultation. Les médecins seraient désormais rémunérés directement par la Sécurité sociale et les mutuelles. Or, ils craignent que cette mesure se traduise par une importante surcharge administrative. Ils voient également dans cette mesure une mise sous tutelle par l'Etat pour leur profession.

Coralie Cathelinais et Julien Marion