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Un employé d'hôpital est absent 23 jours par an en moyenne

20% de l’absentéisme serait lié à la parentalité, le personnel médical et soignant étant fortement féminisé.

20% de l’absentéisme serait lié à la parentalité, le personnel médical et soignant étant fortement féminisé. - AFP-Iroz Gaika

"L'absentéisme s'explique notamment par des rythmes de travail très soutenus et par l'âge des soignants."

Qu’il s’explique par une maladie, un accident du travail ou un congé maternité, l’absentéisme touche durement certains établissements de santé. En France, 22 établissements de plus de 300 salariés affichent une moyenne de 30 jours d’absence par agent sur l’année 2014, indique Le Figaro

23 jours dans le public

Le journal a enquêté sur cet absentéisme médical sur la base des bilans sociaux 2014 des établissements français de plus de 300 employés, d’après la base publique de données Hospi Diag. En moyenne en France, un établissement public enregistre 23 jours d’absence par an par agent, contre 16 jours pour un établissement privé. Le centre hospitalier de Manosque affiche un absentéisme de 10,9%. Rapporté par agent, cela fait plus de 39 journées par an. Les hôpitaux d’Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais et de Castellucci en Corse dépassent aussi les 33 jours d’absence de moyenne.

A contrario, le centre hospitalier de Colmar affiche un taux d’absentéisme de 3,9%, soit le plus bas de France. Cela représente 14 journées par personne et par an. L’article ne détaille pas quelles sont les professions les plus touchées.

Rythme de travail

Ce classement n’est valable que sur l’année 2014. En 2013, uniquement parmi les CHU, c’était celui de Lille qui était le moins bien placé avec 30,99 jours d’absence par an et celui de Limoges qui faisait figure de bon élève avec 21,35 jours d’absence, d’après l’Ifrapun think tank qui analyse les politiques publiques. 

Comment expliquer de telles différences? Interrogées par Le Figaro, les directions des établissements font valoir des spécificités culturelles. "Ici, c’est la Corse", répond-t-on par exemple. La dureté du rythme de travail, où les équipes tournent couramment sur des journées de 12 heures, la confrontation quotidienne à la maladie et à la mort sont d’autres éléments d’explication. S’y ajoute l’âge des personnels soignants, parfois vieillissant. Dans une note publiée en février dernier, l'Ifrap souligne aussi la forte féminisation du personnel médical et soignant, qui entraîne des arrêts pour congés maternité. 20% de l’absentéisme serait lié à la parentalité.

La mise en place de jours de carence avait fait changer les comportements. À partir de 2012, un salarié n’était pas payé le premier jour d’arrêt maladie. Mais le gouvernement Ayrault a supprimé ce dispositif en 2013, et l’absentéisme a retrouvé ses niveaux d’avant 2012.

A.R.