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Un Français va prendre les commandes du géant Rio Tinto

Le Français Jean-Sébastien Jacques s'apprête à prendre la direction générale du géant australien Rio Tinto.

Le Français Jean-Sébastien Jacques s'apprête à prendre la direction générale du géant australien Rio Tinto. - Reuters

"Le Français Jean-Sébastien Jacques va devenir en juillet le directeur général du géant australien des mines Rio Tinto. Pour les marchés, sa nomination est une surprise."

Le Français Jean-Sébastien Jacques sera promu en juillet à la direction générale de Rio Tinto en remplacement de l'Australien Sam Walsh qui prendra sa retraite, a annoncé jeudi le géant minier anglo-australien. Basé à Londres, Jean-Sébastien Jacques, 44 ans, est actuellement directeur de la division cuivre et charbon du deuxième groupe minier mondial, qui comme ses concurrents pâtit de la dégringolade des cours des matières premières et de l'essoufflement de l'économie chinoise.

Le Français fait son entrée au conseil d'administration du groupe dont il devient "avec effet immédiat" directeur général adjoint, le temps de la transition. "L'annonce de ce jour est l'aboutissement d'un processus de succession global et volontaire au sein de la direction", indique le président du groupe Jan du Plessis dans un communiqué publié après la clôture de la Bourse de Sydney. "Le conseil d'administration a décidé que J-S était la bonne personne pour mener Rio Tinto dans un monde de plus en plus complexe, et rempli à la fois de défis et d'opportunités pour le secteur".

Un leadership reconnu

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- © Rio Tinto

Le groupe minier a annoncé en février une perte nette de 866 millions de dollars américains en 2015, à comparer avec les 6,53 milliards de dollars de bénéfices enregistrés en 2014. Les bénéfices sous-jacents, mesure privilégiée par le deuxième plus grand minier du monde, ont chuté de 51% en 2015, à 4,54 milliards de dollars. Les groupes miniers du monde entier sont à la peine pour faire face à la chute des cours au moment où l'appétit de la Chine pour les matières premières, qui semblait insatiable, s'amenuise. A l'instar de ses concurrents, Rio Tinto a aussi annoncé des mesures de réduction des coûts: un milliard de dollars pour 2016, à quoi il souhaite ajouter un milliard d'économies supplémentaires en 2017.

Dans le communiqué, Jean-Sébastien Jacques parle de sa promotion comme d'un "honneur et un grand privilège". Ancien de Tata Steel, ce Centralien est entré en octobre 2011 chez Rio Tinto, selon le site internet du groupe. Il en a intégré le comité exécutif en février 2013 quand il a pris la tête de la division cuivre. Son périmètre de responsabilités s'est élargi en février 2015 avec les activités charbon. La nomination de Jean-Sébastien Jacques "est sans doute un peu une surprise pour les marchés, mais ce n'était pas complètement inattendu", a déclaré David Lennox, analyste chez Fat Prophets.

Le Français a notamment joué un rôle majeur dans le dossier de la mine géante d'Oyu Tolgoï en Mongolie. Le groupe anglo-australien avait pâti de la montée des tensions nationalistes dans la population mongole, inquiète de l'essor des firmes étrangères et des dégâts environnementaux causés. À l'issue d'un long bras de fer, Rio Tinto et Oulan Bator ont conclu en mai un accord ouvrant la voie à l'exploitation de ce gigantesque gisement de cuivre et d'or en plein désert de Gobi qui pourrait, selon le groupe, représenter plus de 30% du PIB mongol d'ici à 2020. Sur son site internet, Rio Tinto salue le "leadership" de Jean-Sébastien Jacques dans les négociations avec le gouvernement mongol.

N.G. avec AFP