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Un Franco-américain a créé le "Uber" des aéroports

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Lancé en 2013 aux États-Unis, le service de VTC Wingz est spécialement conçu pour les trajets vers et depuis les aéroports. Avec des services spécialement adaptés et des prix très attractifs.

Sans les taxis parisiens, les VTC existeraient-ils? On finirait par se poser sérieusement la question. Car Travis Kalanick, le fondateur d'Uber, raconte souvent que c'est l'attente interminable d'un taxi à Paris qui lui a donné l'idée en 2008 de fonder sa société. C'est exactement la même mésaventure qui a conduit Geoff Mathieux à créer la sienne. Ce Franco-américain poireautait sous la pluie à Paris en quête d'un taxi pour l'aéroport. Son idée initiale était de créer une sorte d'auto-partage pour emmener les gens prendre leur avion. Sauf qu'aux États-Unis, le phénomène de l'auto-partage a du mal à décoller, et c'est finalement vers un service de VTC que s'orientent Geoff Mathieux et son associé Jeremie Romand, un Français qui a travaillé au marketing de NRJ.

D'abord baptisée Tickengo, la société basée à San Francisco peine à prendre son envol car elle ne se différencie guère de ses deux puissants concurrents que sont Uber et Lyft. Les deux co-fondateurs décident de renommer leur compagnie Wingz et de se consacrer aux trajets vers et depuis les aéroports. 

Un prix connu à l'avance

Pour cela, la société imagine donc des services adaptés. On peut ainsi réserver et payer son Wingz plusieurs semaines à l'avance, choisir son véhicule, son chauffeur ou des services spécifiques comme un siège auto pour les enfants. "En tant que service qui permet de réserver son propre chauffeur, Wingz a un positionnement très différent des autres acteurs du marché, qui sont tous principalement concentrés sur l’expérience consistant à commander une voiture à la dernière minute", explique Jeremie Romand au site du Temps

Un service personnalisé donc, et surtout un tarif connu à l'avance. Pas de mauvaise surprise au compteur avec un Wingz puisque, comme pour un billet d'avion ou de train, la course est payée avant même de rentrer dans la voiture. Et les tarifs, assure son fondateur, sont jusqu'à deux fois moins élevés qu'un taxi. Par exemple, pour un trajet entre l'aéroport de Dallas et le siège de l'entreprise Bombardier situé à près de 40 km, la note sera de 41 dollars (37 euros) tout compris.

Bientôt en Europe?

"Vous savez en avance combien vous allez dépenser, vous connaissez le conducteur et si vous appréciez son service, vous pouvez le recommander et créer un lien durable avec la communauté", résume Geoff Mathieux. L'aspect communautaire est en effet plus développé que sur les autres applis de VTC. Les chauffeurs disposent de leur propre page et peuvent communiquer directement avec les clients.

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Le concept plaît aux États-Unis, où Wingz compte déjà plus de 20.000 clients réguliers. L'application a été pour l'heure lancée dans 18 aéroports, principalement en Californie et au Texas, et compte près de 600 chauffeurs. La société qui compte aujourd'hui 25 salariés a déjà levé 2,5 millions de dollars et envisage une nouvelle levée pour financer son développement. Principalement aux États-Unis dans un premier temps, même s'il lorgne aussi de ce côté-ci de l'Atlantique. "Ce marché représente un énorme potentiel et il nous intéresse. Mais nous n’avons pas encore de date de lancement", assure Jeremie Romand au Temps. Le service aurait en tout cas beaucoup de difficultés à s'implanter en France où les taxis ont le monopole de la maraude dans les aéroports. Et après la guerre Uber-taxis de juin dernier, Wingz va sans doute bien réfléchir avant de s'attaquer aux aéroports français.

Frédéric Bianchi