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Un géant de la pharmacie pourrait voir le jour

L’israélien Teva veut absorber son concurrent américain Mylan.

L’israélien Teva veut absorber son concurrent américain Mylan. - Jack Guez - AFP

L'israélien Teva a fait une offre d'achat non sollicitée de plus de 31 milliards de dollars pour s'emparer de son rival américain Mylan, selon un communiqué publié mardi.

Le groupe pharmaceutique israélien Teva a fait une offre d'achat non sollicitée de plus de 31 milliards de dollars mardi pour s'emparer de son rival américain Mylan, selon un communiqué.

Une fusion entre les deux groupes donnerait naissance à un mastodonte des médicaments génériques, réalisant un chiffre d'affaires annuel d'environ 30 milliards de dollars pour un bénéfice d'exploitation de près de 9 milliards, assure Teva.

En 2018, le chiffre d'affaires de la nouvelle entité s'élèverait à 33 milliards de dollars pour un bénéfice opérationnel de 13 milliards, calcule encore Teva. L'offre du groupe israélien tombe au moment où Mylan, qui a son siège aux Pays-Bas, sa direction au Royaume-Uni et une cotation à New-York, essaie de son côté de racheter un autre concurrent, Perrigo, pour lequel il a également fait une offre non sollicitée de 28,9 milliards de dollars. Teva conditionne sa proposition à ce que Mylan renonce au rachat de Perrigo et à toute autre alternative.

Bouleversement du paysage pharmaceutique américain

Une bataille s'annonce entre le courtisan et sa cible puisque Mylan a déjà fait savoir la semaine dernière qu'un mariage avec Teva avait peu de chances d'être approuvé par les autorités de la concurrence. "Nous avons déjà examiné un rapprochement potentiel entre Mylan et Teva par le passé et nous sommes persuadés qu'il n'aurait pas de logique industrielle et que la mayonnaise ne prendrait pas", avait en outre déclaré Robert Coury, président du conseil d'administration de Mylan. Mais il avait ajouté que le groupe étudiera "attentivement" toute offre.

Le groupe israélien argue que le rapprochement permettrait de dégager des économies annuelles d'environ 2 milliards dès la troisième année suivant sa finalisation, qu'il espère d'ici la fin de l'année.

Cette offre intervient en plein bouleversement du paysage pharmaceutique américain, secoué par une annonce de fusion quasiment toutes les deux semaines depuis un an. Les fusions-acquisitions dans le secteur avaient ainsi atteint un niveau record de plus de 200 milliards de dollars l'an dernier, selon une étude du cabinet EY (ex-Ernst and Young).

Y.D. avec AFP