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Un mariage Alstom-GE aurait-il du sens?

Les activités dans l'énergie d'Alstom et de General Electric sont complémentaires.

Les activités dans l'énergie d'Alstom et de General Electric sont complémentaires. - -

Le rapprochement entre le géant américain et le fleuron industriel français est de plus en plus plausible ce vendredi 25 avril. Mais cette opération est-elle vraiment stratégique pour les deux groupes?

Un éventuel rachat d'Alstom par le groupe américain General Electric peut faire "sens", a estimé Michel Barnier, sur BFMTV ce vendredi 25 avril. Le commissaire européen aux Marchés intérieurs et aux Services juge en effet que le marché européen de l'énergie, un de ceux sur lequel opère le fleuron français, est "trop restreint" pour qu'il puisse se développer seul.

Le fervent défenseur d'un marché unique de l'énergie en Europe a estimé que "si nous avions un vrai grand marché de l'énergie, peut-être que la branche électrique d'Alstom aurait la surface nécessaire pour se développer sans avoir besoin de faire un partenariat avec General Electric".

"Alstom a des difficultés ces derniers temps, en termes de commandes, de chiffre d'affaires, de perspectives, etc. Les métiers avec GE sont extrêmement complémentaires. Le Français n'a pas atteint la taille critique sur la division énergie, alors que l'américain est le leader sur le marché. Sur les turbines hydroélectriques, Alstom est premier et GE va pouvoir bénéficier de son savoir-faire. Pareil dans l'éolien", estimait jeudi sur BFM Business Thibault François, le co-fondateur et associé de Fastea Capital.

Seule la branche transport va bien

Il n'y a qu'à voir la performance du titre Alstom à la Bourse de Paris jeudi. Les investisseurs se sont rués sur le titre après l'annonce de l'opération par l'agence Bloomberg. En hausse de près de 11% en clôture le 24 avril, le titre Alstom a d'ailleurs été suspendu de cotation par l'Autorité des marchés financiers ce vendredi 25 avril au matin.

De l'avis de nombre d'analyste, elle était jusque-là fortement sous-évaluée. Sa valeur est passée de 35 euros en mars 2013 à 20,30 euros en mars 2014. Sur ce laps de temps, Patrick Kron, son président, a dû revoir ses prévisions à la baisse à plusieurs reprises, après un tassement des commandes et du résultat constatés en 2013. Seule le transport restait en croissance au premier semestre 2013-2014 de son exercice décalé.

La tenue de discussions entre les deux groupes a en tout cas été confirmée en creux par Arnaud Montebourg ce vendredi matin. Le ministre de l'Economie a en effet indiqué que le gouvernement s'était saisi du dossier pour chercher des alternatives au rapprochement avec GE.

Selon Bloomberg, le conglomérat américain veut acheter le géant industriel français pour 13 milliards d'euros pour cela. L'agence indique qu'une annonce pourrait être formulée dans la semaine.

Le Figaro précise que seules les activités "énergie" du français intéressent l'Américain, c'est-à-dire les centrales thermiques clé en main, les éoliennes, hydroliennes et réseaux. Le français surtout connu pour ses TGV, conserverait ainsi son activité transport, qui représente environ 30% de son chiffre d'affaires.

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Nina Godart