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Un premier candidat pour la présidence de Radio France

Le mandat pourrait ne pas durer 5 ans mais s'arrêter courant 2019

Le mandat pourrait ne pas durer 5 ans mais s'arrêter courant 2019 - Radio France - Christophe Abramowitz

"Bruno Delport, directeur général de TSF Jazz, ancien patron de Ouï FM et Nova, est le premier candidat déclaré à la succession de Mathieu Gallet. "

Les candidats à la présidence de Radio France ont jusqu'au 16 mars pour se déclarer. Mais d'ores et déjà, un premier a décidé de sortir du bois. Il s'agit de Bruno Delport, directeur général de TSF Jazz depuis 1999. Travaillant dans la radio depuis 35 ans, il a notamment dirigé Ouï FM de 1991 à 1997, puis Nova de 1998 à 2016, jusqu'à son rachat par Matthieu Pigasse. Il est aussi gérant depuis 2000 des Molambakais, la société de production de Kad Merad et Olivier Barroux. Contacté, il déclare:

"j'ai bien conscience de ne pas avoir le parcours typique. Mais je pense avoir les qualités pour le poste. La radio et la musique sont mes passions absolues". 

Au passage, il rend hommage au patron sortant Mathieu Gallet, qui a "un très bon bilan".

Aucun autre candidat déclaré

Mais Mathieu Gallet lui-même aimerait bien que son successeur vienne de l'interne: "Je serais heureux que quelqu'un de mon équipe se présente devant le CSA", a-t-il déclaré au Figaro. Les noms de trois de ses bras droits circulent. D'abord, Laurent Guimier, qui a dirigé France Info avec succès (2014-2017), et est actuellement directeur des antennes et des contenus, soit en quelque sorte le numéro deux des radios publiques (interrogé, l'intéressé se refuse à tout commentaire). Ensuite, Sibyle Veil, qui est de la même promotion qu'Emmanuel Macron à l'ENA, qui a ensuite été conseillère de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, et qui est directrice déléguée chargée des finances et des opérations depuis mi -2015 (l'intéressée se refuse à tout commentaire). Enfin, Eric Revel, ancien patron de LCI, directeur de France Bleu depuis novembre 2016, dont le nom est avancé par Presse Newsmais qui qualifie cela de "fake news".

Circulent ensuite le nom d'anciens de la maison. Comme Olivier Poivre d'Arvor, actuellement ambassadeur en Tunisie, qui fut directeur de France Culture à 2010 à 2015, date à laquelle il a été remercié par Mathieu Gallet (contacté, il n'a pas répondu). Ou son prédécesseur à France Culture Bruno Patino, aujourd'hui directeur éditorial à Arte France (interrogé, l'intéressé répond: "je ne suis candidat à rien"). 

Des hommes de radio

Viennent enfin d'autres hommes de radio, tel Christopher Baldelli, président du directoire de RTL France, qui rêve sans doute de succéder à Nicolas de Tavernost à la tête de M6, mais pourrait se lasser d'attendre (contacté, il n'a pas répondu). Ou encore Denis Olivennes, président du directoire de Lagardère Active, qui a dirigé sans grand succès Europe 1 de 2010 à 2017 (contacté, il botte en touche: "Radio France est une très belle maison, je ne doute pas qu'il y aura pléthore de candidats de talent").

En revanche, plusieurs candidats potentiels sont à écarter a priori. D'abord, Pierre Louette, qui quitte son poste de directeur général délégué d'Orange mais irait bientôt diriger les médias de LVMH (les Echos, le Parisien), selon BFM Business. Ensuite, Martin Ajdari, qui fut directeur général délégué de Radio France de 2004 à 2009, puis en 2014 candidat malheureux à la présidence contre Mathieu Gallet. Aujourd'hui directeur général des médias et des industries culturelles au ministère de la Culture, il supervise à ce titre les radios publiques, ce qui pourrait poser un problème juridique (contacté, il n'a pas répondu). De même, Roch-Olivier Maistre, conseiller maître à la Cour des comptes qui vient de rendre un rapport sur la musique au ministère de la Culture, dont le nom est avancé par le Journal du Dimanche, a aujourd'hui 62 ans, et donc sera touché par la limite d'âge de 65 ans en cours de mandat. 

Enfin, plusieurs personnalités indiquent ne pas être candidats, comme David Kessler (directeur de France Culture entre 2005 et 2008, actuellement directeur des contenus d'Orange), Marie-Christine Saragosse (ex-patronne de France 24 et RFI), Jean-Noël Tronc (directeur général de la Sacem), ou Claude Perrier (ancien directeur de France Bleu). "Je ne suis candidat à rien, assure ce dernier. Je travaille à Nice comme conseiller spécial de Christian Estrosi et je pense pour longtemps. Mais je suis flatté que mon nom circule. Radio France est une maison magnifique, unique en Europe, avec de grands talents et des personnels qui aiment leur maison. J’ai beaucoup appris pendant les 15 années passées dans le réseau France Bleu".

Pape de transition

C'est le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) qui va désigner le nouveau patron de Radio France. Le gendarme de l'audiovisuel a annoncé le 14 février la procédure suivie. En particulier, le CSA indique qu'il rendra publics les noms de tous les candidats.

En théorie, l'heureux élu sera nommé pour cinq ans. Mais il ne devrait probablement pas aller au bout de son mandat, et être débarqué avant -sans doute courant 2019. En effet, la ministre de la culture Françoise Nyssen souhaite nommer un président unique pour tout l'audiovisuel public, indiquait le Monde samedi 17 février. Autrement dit, le nouveau PDG ne sera qu'un pape de transition. Mais, inversement, ce mandat écourté pourrait aussi servir de tremplin à une candidature à cette présidence commune.

NB: l'article a été mis à jour lundi 5 mars

Jamal Henni