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"Une crise comme celle qui s’est produite est insupportable pour l’économie mondiale"

Michel Pébereau veut "tirer les leçons de cette crise financière au niveau de la régulation"

Michel Pébereau veut "tirer les leçons de cette crise financière au niveau de la régulation" - -

Michel Pébereau, président d’honneur de BNP Paribas et président d’un groupe de travail au sein de l’Institut Montaigne, préconise la mise en place de règles pour réguler la liquidité. Mais il rappelle également l’importance de ne pas bloquer la croissance.

"Il ne faut pas pénaliser la croissance européenne par des règles qui seraient excessives". Michel Pébereau, président d'honneur de BNP Paribas et président d’un groupe de travail au sein de l’Institut Montaigne qui vient de rendre un rapport, ne remet pas en cause le principe de la régulation bancaire mais trop certaines règles de Bâle III trop contraignantes. 

Il explique sur BFM Business : "le volume des fonds propres qui sont aujourd’hui nécessaire aux banques pour exercer leurs activités est sans commune mesure avec celui qui prévalait auparavant. Donc les régulateurs ont bien renforcé la régulation. Et Bale III a pris les décisions nécessaires. Pour des raisons qui tiennent au marché, les régulateurs avaient imaginés que cela pourrait se réaliser en 7 ans, d’ici à 2019. En fait, les investisseurs ont exigés que dès 2013, on soit en ordre, au lieu de 2019. Donc incontestablement, cela pose un problème au niveau du financement de l’économie".

Les Etats-Unis, eux, ne s’encombrent pas du problème. Vendredi 9 novembre, les autorités américaines ont annoncé qu’elles renonçaient à tout projet devant mener à l’adoption des règles de Bâle III pour janvier 2013. La cause est simple : "de nombreux établissements bancaires ont dit leur inquiétude de se voir soumis à une réglementation définitive sur le capital au 1er janvier 2013 sans avoir suffisamment de temps pour la comprendre ou changer leur système comme il conviendrait", indique dans un court communiqué la Banque centrale américaine, la Fed (Réserve Fédérale).

Il ne faut pas freiner le moteur du crédit bancaire

Pour Michel Pébereau, ce n’est pas la bonne attitude. Il faut réguler. "Une crise comme celle qui s’est produite est insupportable pour l’éco mondiale". Mais il faut réguler intelligemment, "sur des bases qui ne soient pas dommageable à la croissance".

C’est pourquoi, dans son rapport, Michel Pébereau fait 20 propositions. L’une d’elles concerne les règles de liquidité. "Telles qu’elles sont actuellement imaginée (ce ne sont actuellement que des projets) seraient dramatiques pour le financement de l’économie européenne parce que l’une des deux empêcheraient les banques européennes d’utiliser l’épargne liquide et à court terme - qui a la préférence des particuliers - pour financer les investissements à long terme qui sont indispensable au développement de l’économie européenne".

Il ne faut pas freiner le moteur du crédit bancaire. Michel Pébereau propose donc que les banques puissent financer leurs clients à la fois par les marchés et par l’intermédiation. L’Europe continentale est actuellement financée à 75% par l’intermédiation bancaire alors que les Etats-Unis sont financés à 75% par les marchés. "Veut-on vraiment remettre en cause un système qui a plutôt bien financé l’économie pendant la crise financière, notre modèle de banque, qui pour est le meilleur, pour lui substituer le mode américain de banque d’investissement, "originate and distribute", qui a été à l’origine de cette crise?"

Diane Lacaze