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Energie

Une nouvelle étiquette énergie pour les appareils électroménagers

Apposée sur l'ensemble des équipements électroniques, l'étiquette énergie se réinvente. (image d'illustration)

Apposée sur l'ensemble des équipements électroniques, l'étiquette énergie se réinvente. (image d'illustration) - Emmanuel Dunand - AFP

Le Parlement européen a donné son feu vert à la création d'une version simplifiée de l'étiquette énergie, apposée sur tous les appareils électroménagers depuis 1992. Elle sera opérationelle en 2019.

Les critiques émises contre l'étiquette énergie (jugée obsolète, incompréhensible) ont incité l'Union européenne a revoir ce système de classement permettant de distinguer les appareils électroménagers énergivores de ceux plus économes en électricité.

Apposée depuis 1992 sur ces équipements, le système de notation allant de la lettre A jusqu'à G a été rendu obsolète par l'évolution technologique. La fabrication d'appareils plus performants en matière de consommation d'énergie ayant donné naissance, ces dernières années, à des catégories supérieures allant jusqu'à "A+++", induisant les consommateurs en erreur.

Ces derniers ayant, par exemple, du mal à saisir que la différence est la même entre des appareils classés "A" et "B" qu'entre des appareils classés "A" et "A+". Autre exemple de confusion possible: actuellement, pour les machines à laver, la catégorie "A+" est en réalité... la moins performante. 

Une nouvelle étiquette dès 2019

Bruxelles a donc décidé de simplifier la classification existante, allant jusqu'à "A+++", pour revenir à une échelle A-G sans catégories intermédiaires et comprenant un système de glissement automatique d'une classe à l'autre pour tenir compte du progrès technologique. Ce que le rapporteur du dossier, l'eurodéputé italien Dario Tamburrano, a surnommé "la version 2.0" du système. 

Un remaniement devra ainsi être engagé dès que 30% des produits vendus sur le marché de l'Union européenne viennent à relever de la classe d'efficacité énergétique la plus élevée ("A") ou que la moitié des produits relèvent des deux classes d'efficacité énergétique supérieures A et B. La nouvelle échelle sera appliquée à partir de la fin 2019.

Jusqu'à 500 euros d'économies d'énergie par an 

Bruxelles estime que les économies pour les foyers investissant dans les appareils les moins gourmands en énergie pourront se monter jusqu'à 500 euros par an. Pour le parlementaire des Verts Claude Turmes, les institutions européennes réparent "une erreur" commise au moment du vote de la première loi.

"Les fabricants doivent suivre l'évolution technologique", relève Dario Tamburrano, défenseur du projet depuis sa proposition par la Commission en 2015. Pour cet eurodéputé Italien, l'introduction de ces nouvelles étiquettes devrait favoriser le développement d'appareils intelligents, reliés au système d'approvisionnement en électricité du logement: "Imaginez un citoyen qui produit sa propre énergie, certains de ses appareils électroménagers dans sa maison se mettront en route au moment du pic de production", a-t-il expliqué à ses collègues.

Pas de compensations pour les consommateurs lésés 

À l'issue du compromis trouvé entre Parlement, Conseil de l'Union européenne (qui regroupe les États membres) et Commission, l'hémicycle a regretté que la question de compensations pour les consommateurs dans le cas d'un produit consommant plus que ce qu'indiqué sur l'étiquette ait été écarté. "Nous nous sommes heurtés à un mur", souligne égelement Dario Tamburrano, pointant du doigt les États membres.

Autre source de grief: les chauffe-eau ne seront concernés par le nouvel étiquetage qu'en 2030. "Ce retard est inacceptable, quand les consommateurs achètent un nouveau chauffe-eau ils ont besoin de savoir combien d'énergie il consomme. Une étiquette-énergie claire peut aussi pousser les consommateurs à opter pour une technologie plus propre", estime Sylvie Maurer, du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc).

A.M. avec AFP