BFM Business
Culture loisirs

Union sacrée des chaînes françaises pour contrer Netflix

Toutes les chaînes françaises -sauf Canal Plus- ont accepté de fournir leurs programmes à la start up française Molotov, qui lancera son service en novembre.

TF1, M6, France Télévisions, Arte, BFM TV, Lagardère, OCS, BeIn Sports... Molotov a réussi le grand chelem. Cette start up française a convaincu la quasi-totalité des chaînes hexagonales de lui fournir leurs programmes. Seuls manquent à l'appel NRJ, Canal Plus et sa filiale D8. Une performance car TF1 ou M6 avaient jusqu'à présent toujours refusé de disséminer leurs programmes sur des sites tiers.

"C'est la première fois qu'un service over-the-top arrive à fédérer la quasi-totalité des chaînes d'un pays. Si toutes ces chaînes ont accepté, c'est parce que nous les avons rassurées: nous ne voulons pas les cannibaliser, mais au contraire mieux exposer leurs programmes, notamment auprès de la jeune génération, qui passe de moins en moins de temps devant le petit écran", explique Jean-Marc Denoual, co-fondateur et vice-président, qui ajoute: "Nous avons proposé à Canal Plus de nous rejoindre, et nous espérons toujours qu'ils le feront".

Laisser planer le mystère

Les chaînes ont aussi été convaincues par le modèle économique de Molotov: pas de publicité propre, mais juste une commission prélevée sur les abonnements aux chaînes payantes. Le service sera gratuit pour ceux qui accèdent aux programmes des chaînes gratuites.

Molotov a annoncé ce lundi 19 octobre qu'il présenterait son service au gendarme de l'audiovisuel le 4 novembre, et qu'il l'ouvrira au public "par la suite". D'ici là, la start up fondée par Pierre Lescure et Jean-David Blanc (co-fondateur d'AlloCiné) ne veut toujours pas dévoiler en quoi consistera précisément son service. Ce ne sera pas un service de vidéo-à-la-demande illimité comme Netflix, mais "un Spotify de la télévision", se contentent-ils d'indiquer. A en croire Variety, le service permettra de regarder en direct toutes ces chaînes sur ordinateur, smartphone et tablette, mais les programmes pourraient aussi être disponibles à la demande après diffusion. Et Molotov classera et indexera les programmes en fonction des goûts des utilisateurs.

Expansion internationale

Molotov a déjà levé 10 millions d'euros en deux tranches. Mais la start up pense déjà à l'étape d'après. "Notre ambition est de lancer le service à l'international, notamment en Europe. Mais cela ne pourra se faire que si notre lancement en France est réussi, et si nous arrivons à rassembler pareillement les chaînes dans les autres pays. Si nous nous lançons dans une demi-douzaine de pays, cette internationalisation pourrait nécessiter un refinancement".

Variety avait évoqué un besoin de financement de 100 millions de dollars au total, qui correspondrait à une demi-douzaine de pays, chacun représentant un investissement de 15 à 20 millions d'euros.

L'actionnariat de Molotov

-JDH (Jean-David Blanc) : 63.6%

-Pierre Lescure : 3,6%

-Jean-Marc Denoual : 2%

-Kevin Kuipers : 3,6%

-Oleg Tscheltzoff : 0,3%

-Idinvest : 18,2%

-Orefi (Jacques-Antoine Granjon) : 3 %

-Jaïna (Marc Simoncini) : 1,5%

-Dotcorp (Steve Rosenblum) : 2,4%

-Parness SA (filiale de Heptagon Investments Ltd) : 0,9%

-Do&co (Haïm Dan Ohayon) : 0,8%

Source: BFM Business d'après registre du commerce

Jamal Henni